1Par Ăglise catholique », nous entendons ici lâensemble constituĂ© par lâĂglise de rite latin romain et les Ăglises de rite oriental en communion avec lâĂ©vĂȘque de Rome. Câest dans ce cadre assez large que nous allons mener deux enquĂȘtes. La premiĂšre nous conduira Ă examiner comment sont nĂ©es progressivement deux maniĂšres dâĂȘtre prĂȘtre dans lâĂglise latine ; pour la seconde, dont la visĂ©e sera dâexaminer la question du cĂ©libat et du mariage des prĂȘtres, nous considĂšrerons lâensemble de lâ Ăglise catholique ». AprĂšs avoir brossĂ© cet arriĂšre-pays, nous prĂ©senterons quelques-uns des dĂ©bats contemporains dans lâĂglise latine. Enfin, pour conclure, nous ferons deux remarques, sans oublier que ces pages sont dâun historien et que leur but nâest pas de proposer une nouvelle discipline mais dâintroduire du jeu dans les Ă©changes en moments charniĂšres de lâĂglise latine2Nous nous limiterons, dans cette premiĂšre enquĂȘte, Ă cette institution occidentale car elle est la seule oĂč soient nĂ©s, aprĂšs le xiie siĂšcle, une multitude dâordres et de congrĂ©gations Ă cĂŽtĂ© des moines et du clergĂ© sĂ©culier. Dans ce contexte, nous Ă©tudierons deux moments de commencement », celui de la rĂ©forme grĂ©gorienne au Moyen Ăge et celui des RĂ©formes Ă lâĂ©poque moderne. 3Le tournant des xiie-xiiie siĂšcles. â Si depuis le xe siĂšcle les bĂ©nĂ©dictins de Cluny dominent en Occident, Ă la fin du xie siĂšcle des chrĂ©tiens se font ermites, dâautres rejoignent la Chartreuse et dâautres encore entrent Ă CĂźteaux. La chrĂ©tientĂ© se transforme alors, de rurale elle devient urbaine et les migrations se multiplient. Mais lâĂglise aussi change et son centralisme clĂ©rical accentue la sĂ©paration des latins et des orientaux. Parmi les instituts religieux fondĂ©s alors, les chanoines rĂ©guliers qui veulent prĂȘcher lâĂvangile et assister les pauvres sont les plus nombreux. Lâun dâeux, Norbert, sâen remet au pape qui lui donne le pouvoir de prĂȘcher partout, mais bientĂŽt une communautĂ© est fondĂ©e Ă PrĂ©montrĂ© selon la rĂšgle dâAugustin et des statuts inspirĂ©s de CĂźteaux oĂč il est prĂ©cisĂ© que les paroisses des chanoines sont des annexes du monastĂšre. 4Une maniĂšre dâĂȘtre prĂȘtre est nĂ©e. Moins dâun siĂšcle plus tard, elle se dĂ©veloppe avec les franciscains et les dominicains qui dĂ©sirent annoncer pauvrement le Christ pauvre. Dominique et François ont compris la nĂ©cessitĂ© de la parole dans lâĂ©vangĂ©lisation, mais le premier souhaite que ses frĂšres fassent des Ă©tudes sans ignorer que la science seule ne suscite pas lâadhĂ©sion. Par ailleurs, comme François, Dominique refuse toute propriĂ©tĂ© mais il ne fait pas de la pauvretĂ© un absolu Ă©vangĂ©lique. BientĂŽt les missions confiĂ©es par la papautĂ© conduiront les mendiants en Chine, en Scandinavie et au Moyen-Orient. Mais venons-en au clergĂ© paroissial. 5Un double mouvement se produit. Dâune part la dĂ©mographie conduit Ă construire ou Ă dĂ©placer des Ă©glises. Dâautre part celles-ci et leurs biens sont restituĂ©s par les laĂŻcs aux Ă©vĂȘques, aux moines et aux chanoines, sans que soit remis en cause le systĂšme bĂ©nĂ©ficial [1]. Si ces nouveaux patrons demandent Ă lâĂ©vĂȘque du lieu de donner la cura animarum Ă leur candidat, ils gardent la propriĂ©tĂ© des biens paroissiaux et se rĂ©servent la dĂźme. Au desservant revient la jouissance de la dot du fief presbytĂ©ral et la possibilitĂ© de recevoir des offrandes en nature ou en argent Ă lâoccasion des actes du culte. 6Le prĂȘtre a pour charge dâaider ses paroissiens Ă entrer dans la vie chrĂ©tienne par le baptĂȘme et Ă en sortir avec le viatique, lâextrĂȘme-onction et la sĂ©pulture. Ă lâĂ©glise, il veille sur les livres, les vĂȘtements et les vases liturgiques, sur la cire, le pain et le vin apportĂ©s par les fidĂšles. Il assure la messe le dimanche et les jours de fĂȘte et entend les confessions. Il accueille les fiancĂ©s, assiste Ă leur mariage et bĂ©nit les relevailles. Il visite les malades et reçoit pĂšlerins et voyageurs. Selon ses capacitĂ©s, il explique le Credo, le Pater et les prescriptions synodales. Il veille enfin sur la conduite de ses paroissiens. La maniĂšre dâĂȘtre prĂȘtre sĂ©culier se normalise au xiie siĂšcle quand le concile de Latran III 1179 freine la prolifĂ©ration des ordinations que rien ne lĂ©gitime. 7Au xiiie siĂšcle, une autre Ă©tape est franchie. Le concile de Latran IV 1215, en faisant de la paroisse le cadre de la vie religieuse, renforce le rĂŽle du prĂȘtre. Il prĂ©cise que tout chrĂ©tien doit se confesser Ă son propre curĂ© et communier de ses mains au moins Ă PĂąques [2], ce qui est une façon dâexiger une appartenance rĂ©elle Ă lâĂglise. Si ces prescriptions ne sont pas nouvelles, elles sâinscrivent dans lâeffort fait alors pour rendre la dĂ©marche pĂ©nitentielle plus responsable et donner un sens plus chrĂ©tien Ă lâeucharistie sans quâen soit requise une rĂ©ception frĂ©quente. Selon Innocent III qui a convoquĂ© le concile, le renouveau ne peut venir que des curĂ©s Ă qui il donne pour modĂšle le Bon Pasteur. 8Sans renoncer Ă la formation des prĂȘtres, la papautĂ© choisit de sâappuyer sur les ordres mendiants, au grand dam des Ă©vĂȘques Ă qui Latran IV a rappelĂ© leur charge de docteurs et a demandĂ© de sâentourer de prĂ©dicateurs. 9Le tournant des xvie â xviie siĂšcles. â Si le temps prĂ©cĂ©dent est marquĂ© par lâestrengement des chrĂ©tientĂ©s dâOrient et dâOccident, ce nouveau moment est celui des RĂ©formes et de lâexpansion ultramarine du catholicisme. 10Souvent avant Luther et Calvin, les instituts monastiques, canoniaux et mendiants se rĂ©forment [3]. Ce retour Ă lâobservance prend le double visage de la solitude les rĂ©collets et de la pauvretĂ© les dĂ©chaussĂ©s. Les religieux prĂȘtres, redĂ©couvrant quâils ont Ă©tĂ© fondĂ©s pour prĂȘcher lâĂvangile en pauvretĂ©, nâhĂ©sitent pas Ă partir en Asie et en AmĂ©rique. Une autre Ă©tape est franchie avec les capucins qui, approuvĂ©s par Paul III en 1536, se rĂ©pandent dans le monde entier sous le signe de Paul et de François et deviennent un pĂŽle spirituel et missionnaire de la rĂ©forme tridentine. 11La Compagnie de JĂ©sus, approuvĂ©e en 1540 par le mĂȘme pape, en est un autre pĂŽle. Avec cet ordre de religieux prĂȘtres et frĂšres, le caractĂšre sacerdotal prend un sens nouveau. Sans ĂȘtre en soi un objectif, la maniĂšre dâĂȘtre prĂȘtre des jĂ©suites est un aspect central de leur identitĂ©. EnracinĂ©e dans la Contemplation pour obtenir lâamour qui conclut les Exercices spirituels, elle est un don de Dieu en vue dâune mission universelle. En se mettant au service du pape quant aux missions, les jĂ©suites disent leur disponibilitĂ© pour aller aux frontiĂšres de lâĂglise et du monde, espĂ©rant y aider les Ăąmes » pour une gloire de Dieu plus grande [4]. 12Pierre de BĂ©rulle forme avec ses disciples français â Olier, J. Eudes, V. de Paul â le troisiĂšme pĂŽle de la rĂ©forme tridentine. Ă la suite de Bernard, François, Ignace et ThĂ©rĂšse, le futur cardinal donne Ă sa spiritualitĂ© un tour christocentrique et dĂ©couvre que le prĂȘtre doit ĂȘtre conforme Ă lâimage de JĂ©sus-Christ, le mĂ©diateur entre Dieu et les hommes et le fondateur de lâordre sacerdotal ». Commentant la Bulle de Paul IV qui approuvait lâOratoire en 1613, Condren, qui succĂ©da Ă BĂ©rulle, prĂ©cise [Cette] congrĂ©gation de prĂȘtres qui, non seulement font profession de tendre Ă la perfection sacerdotale, mais qui se sĂ©parent de tout ce qui peut les en dĂ©tourner [âŠ] pour ĂȘtre, Ă lâĂ©gard des autres ecclĂ©siastiques ce que les religieux sont Ă lâĂ©gard des laĂŻques. Vivant en JĂ©sus-Christ et selon lui, nous serons vĂ©ritablement ses religieux. Et sans ĂȘtre liĂ©s par aucun vĆu solennel ou particulier, nous vivrons religieusement [5]. » Venons-en donc au clergĂ© paroissial. 13Ă lâaube du xvie siĂšcle, alors que certains religieux se rĂ©forment, le clergĂ© souffre des limites du systĂšme bĂ©nĂ©ficial et des lacunes de sa formation. Luther se fait critique LâĂglise du Christ ignore le sacrement de lâordre ; il a Ă©tĂ© inventĂ© par lâĂglise du pape [6] » et propose sa doctrine du sacerdoce universel Par le baptĂȘme, nous recevons tous le sacerdoce [7]. » AprĂšs 1540, quand le protestantisme sâest rĂ©pandu, on mesura la diffĂ©rence entre le prĂȘtre marquĂ© dâun caractĂšre indĂ©lĂ©bile qui en fait un sacrificateur et le pasteur dĂ©signĂ© par le peuple chrĂ©tien pour prĂȘcher la parole et administrer les sacrements. Le CollĂšge cardinalice, Ă©purĂ© par Paul III, rĂ©dige un texte sur la rĂ©novation du clergĂ© repris durant les sessions du concile de Trente de 1562 et 1563. Se dĂ©tournant des conceptions protestantes, on dĂ©sire renouveler le clergĂ© par lâexaltation de sa mission, la revalorisation de ses fonctions, le renforcement de la discipline et une meilleure formation. Rien, Ă©crivent les PĂšres, nâinstruit davantage et ne porte plus continuellement les hommes Ă la piĂ©tĂ© et aux saints exercices que la vie et lâexemple de ceux qui se sont consacrĂ©s au saint ministĂšre. [8] » Et ils ajoutent que le prĂȘtre, tirant sa valeur de sa fonction, doit donner aux fidĂšles lâexemple de la saintetĂ©. 14Les dĂ©cisions tridentines sont appliquĂ©es par François de la Rochefoucauld, lâauteur du De la perfection de lâĂ©tat ecclĂ©siastique, et par François de Sales, mais plus encore par les tenants de lâĂ©cole bĂ©rullienne. Avec tĂ©nacitĂ©, le fondateur de lâOratoire de JĂ©sus prĂȘche aux prĂȘtres quâil y a une plus grande exigence de saintetĂ© dans leur Ă©tat de prĂȘtrise que dans la profession religieuse ». Un nouveau type de prĂȘtre est nĂ©, qui se dĂ©marque de la maniĂšre des religieux prĂȘtres Chaque ordre religieux, Ă©crit le sulpicien Tronson, reprĂ©sente une vertu de JĂ©sus-Christ. Mais il nây en a point qui le reprĂ©sente tout entier câest le privilĂšge de lâĂ©tat ecclĂ©siastique. » Ce modĂšle lâ pratiques diverses du cĂ©libat et du mariage15Deux maniĂšres dâĂȘtre prĂȘtre se sont donc dessinĂ©es au cours de lâhistoire le prĂȘtre diocĂ©sain et le religieux prĂȘtre. Mais dans lâ Ăglise catholique », Ă cĂŽtĂ© des latins, les orientaux considĂšrent diffĂ©remment le cĂ©libat ecclĂ©siastique. 16Le cĂ©libat des religieux prĂȘtres. â Les religieux, selon un choix personnel rĂ©flĂ©chi, sâengagent pour toujours Ă vivre lâĂvangile dans une communautĂ© Ă la maniĂšre dâun fondateur et câest Ă la lumiĂšre de cette dĂ©marche, le vĆu de profession, que se comprennent les vĆux de pauvretĂ©, de chastetĂ© et dâobĂ©issance [9]. Câest donc sur un projet mystique, Ă©vangĂ©lique et ecclĂ©sial que repose cette maniĂšre de vivre appelĂ©e Ă sâenraciner dans les dimensions anthropologiques qui marquent toute vie la propriĂ©tĂ©, la sexualitĂ© et la responsabilitĂ©. Cette articulation, prĂ©sente dĂšs le monachisme, fut formalisĂ©e au xiie siĂšcle. 17Vers la fin xviie, la mystique sâattĂ©nuant, on privilĂ©gia la portĂ©e Ă©thique des vĆux de religion en oubliant quâils sont lâexpression dâun don total et unique fait Ă Dieu. Au cours du xxe, les religieux sâefforcĂšrent de retrouver cette dimension perdue et redĂ©couvrirent que la chastetĂ© est un don de Dieu qui les appelle Ă devenir les disciples de son amour universel et pour cela Ă renoncer au dĂ©sir dâune relation exclusive. Ainsi, pour les religieux, le cĂ©libat nâest pas liĂ© Ă lâordination sacerdotale mais fait partie intĂ©grante dâune maniĂšre de vivre choisie. 18Les prĂȘtres latins et le mariage. â Ce titre veut respecter les positions diffĂ©rentes de lâĂglise selon les Ă©poques et renvoyer dos Ă dos ceux qui affirment que le cĂ©libat ecclĂ©siastique remonte aux apĂŽtres, et ceux pour qui il a Ă©tĂ© imposĂ© au xiie siĂšcle. En rĂ©alitĂ©, la discipline actuelle du cĂ©libat rĂ©sulte dâun enchaĂźnement dâinterdits sâarticulant les uns aux autres. Quatre Ă©tapes peuvent ainsi ĂȘtre discernĂ©es [10]. 19Les deux premiĂšres peuvent sâexprimer ainsi. Dâune part dĂ©fense est faite dâordonner un homme qui a Ă©tĂ© mariĂ© plusieurs fois ou de permettre Ă un prĂȘtre veuf de se remarier. Le prĂȘtre doit ĂȘtre lâhomme dâune seule femme ». Dâautre part, il est demandĂ© au prĂȘtre de ne pas se marier aprĂšs lâordination. Lâinterdit le plus ancien est seul Ă pouvoir se rĂ©clamer dâun fondement scripturaire [11]. Sa pratique est attestĂ©e dĂšs le iiie siĂšcle. Le second date du ive siĂšcle. 20La troisiĂšme Ă©tape traite de la continence clĂ©ricale Ă©tablie en deux temps. Au tournant des ive et ve siĂšcles, le prĂȘtre mariĂ© ne doit pas avoir de relations conjugales mais peut habiter avec sa femme. En revanche, Ă la fin du xie, il est demandĂ© au prĂȘtre et Ă sa femme de ne plus cohabiter. Aucun texte ne cherche Ă donner un fondement scripturaire Ă cette rĂšgle dont il est bien difficile de vĂ©rifier si elle a Ă©tĂ© ou non appliquĂ©e. 21La quatriĂšme Ă©tape concerne lâĂ©tablissement du cĂ©libat proprement dit. Le concile de Latran II 1139 dĂ©crĂšte que les prĂȘtres qui prennent femme seront privĂ©s de leur office et de leur bĂ©nĂ©fice [12] mais sans dire que ce mariage est nul. Cette discipline demeura inchangĂ©e jusquâĂ ce que le Code de droit canonique 1917 dĂ©clare que le mariage est un empĂȘchement aux ordres dont le pape peut cependant dispenser [13], ce qui fut fait parfois aux xixe et xxe siĂšcles et, rĂ©cemment encore, pour les prĂȘtres anglicans devenus catholiques. 22La pratique des Ăglises de rite oriental unies Ă Rome. â Sans reprendre toute la tradition orientale, prĂ©cisons que sa pratique a Ă©tĂ© dĂ©finitivement codifiĂ©e par le concile Quinisexte ou in Trullo de 692. LâĂ©vĂȘque est astreint Ă la continence absolue sâil est mariĂ©, il doit Ă partir de son ordination envoyer sa femme dans un monastĂšre Ă©loignĂ© et subvenir Ă ses besoins. Les prĂȘtres et les diacres ne peuvent en principe se marier aprĂšs leur ordination mais, sâils Ă©taient mariĂ©s auparavant, ils peuvent vivre normalement avec leurs Ă©pouses [14]. 23Les prĂȘtres catholiques de rite oriental suivent gĂ©nĂ©ralement cette discipline qui a toujours Ă©tĂ© reconnue comme lĂ©gitime par le SiĂšge romain. Aujourdâhui, le nouveau Code, notant que diverses Ăglises orientales confĂšrent les ordres sacrĂ©s Ă des hommes mariĂ©s, demande que soit observĂ© le droit particulier de leur Ăglise » et prĂ©cise que, si le candidat est mariĂ©, il doit prĂ©senter avant son ordination lâattestation de son mariage et le consentement de lâĂ©pouse donnĂ© par Ă©crit [15] ». 24Au terme de cette prĂ©sentation, on constate quâune distinction existe entre le cĂ©libat des religieux prĂȘtres et celui des prĂȘtres sĂ©culiers, et que des hommes mariĂ©s peuvent ou non ĂȘtre ordonnĂ©s selon quâils sont orientaux ou latins. 25AprĂšs ces deux enquĂȘtes historiques qui nous ont dessinĂ© un arriĂšre-pays, venons-en aux dĂ©bats contemporains sur les prĂȘtres, et plus particuliĂšrement dans lâĂglise dĂ©bats tendus dans lâĂglise latine26Au cours des trois derniers siĂšcles, la figure des prĂȘtres diocĂ©sains a beaucoup changĂ© et leur rapport avec les religieux prĂȘtres a souvent Ă©tĂ© difficile. 27Heurs et malheurs du clergĂ©. â Ă la fin du xviiie siĂšcle, Ă lâĂ©poque des LumiĂšres, alors que les religieux jugĂ©s inutiles sont supprimĂ©s, certains prĂȘtres, pour sauver leur identitĂ©, sâenferment dans le rigorisme, tandis que dâautres, donnant Ă la foi les limites de la raison, se lancent dans lâĂ©radication des superstitions ou les grands combats de lâĂ©poque. LâabbĂ© GrĂ©goire, futur Ă©vĂȘque constitutionnel, est de ce moment. Au siĂšcle suivant, le concordat de 1801 transforme les Ă©vĂȘques et les curĂ©s en fonctionnaires et ignore les religieux. Dans cette structure oĂč lâĂ©thique lâemporte sur le religieux et oĂč la loi civile leur interdit de se marier, les prĂȘtres renouent avec les rĂšglements sulpiciens, lazaristes ou eudistes. Au xixe siĂšcle, le clergĂ© diocĂ©sain, dont le curĂ© de campagne devient la figure centrale, connaĂźt une rapide expansion. Les religieux, aprĂšs sâĂȘtre insĂ©rĂ©s dans la pastorale paroissiale, redĂ©couvrent leur identitĂ© missionnaire. De nombreuses congrĂ©gations sont alors fondĂ©es. 28Au dĂ©but du xxe siĂšcle, le clergĂ© appauvri matĂ©riellement mais libĂ©rĂ© spirituellement par la SĂ©paration de lâĂglise et de lâĂtat tend Ă se diversifier. Certains, pour subvenir Ă leurs besoins, recherchent un travail manuel, dâautres se lancent dans la recherche intellectuelle au risque du modernisme, dâautres enfin abordent la politique ou la question sociale. Mais le souci des Ă©vĂȘques est ailleurs, ils redoutent la chute des vocations. MalgrĂ© deux remontĂ©es au lendemain des guerres mondiales, le nombre des prĂȘtres ne cesse de sâaffaisser. Quoi quâil en soit, dans les annĂ©es 30 comme dans les annĂ©es 50, on assiste Ă un renouveau apostolique. Au cours des premiĂšres, prĂȘtres diocĂ©sains et religieux prĂȘtres travaillent de conserve dans lâaction catholique. Durant les secondes, lâĂ©piscopat, nâayant pu sauver les prĂȘtres ouvriers, replaça sous son autoritĂ© les mouvements de jeunes et dâadultes et demanda aux religieux de se retirer [16]. Deux ans aprĂšs, un concile Ă©tait convoquĂ©. 29Vatican II et les dĂ©cennies qui suivirent. â Bien que la question des prĂȘtres et des religieux nâait pas Ă©tĂ© au centre des dĂ©bats conciliaires, elle fut abordĂ©e dans la Constitution sur lâĂglise et dans divers dĂ©crets La charge pastorale des Ă©vĂȘques dans lâĂglise ; Le ministĂšre et la vie des prĂȘtres et La rĂ©novation et lâadaptation de la vie religieuse. Ces textes importants ont contribuĂ© au renouveau ecclĂ©sial mais, cinquante ans aprĂšs, on peut regretter que nây soient pas plus clairement distinguĂ©s les prĂȘtres diocĂ©sains et les religieux prĂȘtres [17]. 30En 1995, la 34e CongrĂ©gation gĂ©nĂ©rale des jĂ©suites le regrette nettement Le thĂšme du sacerdoce ministĂ©riel des religieux nâa pas Ă©tĂ© lâobjet dâune attention spĂ©cifique ni dans les documents de Vatican II, ni dans les textes ultĂ©rieurs du MagistĂšre sur le sacerdoce. Insensiblement, une certaine tendance se fait jour dâidentifier le sacerdoce ministĂ©riel du religieux au sacerdoce diocĂ©sain. » Et le texte prĂ©cise Les nombreuses exhortations dans lesquelles la hiĂ©rarchie demande que les religieux collaborent plus Ă©troitement avec les structures diocĂ©saines en sont une preuve Ă©clatante. [18] » 31Certes, alors que le nombre des prĂȘtres ne cesse de baisser, ces appels sont Ă considĂ©rer par les religieux qui doivent veiller cependant Ă ne perdre ni leur identitĂ© ni leurs repĂšres. Les dĂ©cisions prises dans lâurgence risquent de leur faire oublier quâils sont appelĂ©s Ă ĂȘtre dâĂglise dans la communautĂ© Ă laquelle ils appartiennent par profession et selon les visĂ©es propres de leur institut. 32Une autre question est devenue cruciale Ă la mĂȘme Ă©poque. LâĂ©volution de la sexualitĂ© dans la sociĂ©tĂ© et le nombre important de prĂȘtres et de religieux partis pour se marier en ont conduit beaucoup, dans et hors de lâĂglise, Ă critiquer le cĂ©libat. Mais revenons en arriĂšre. Lors du concile qui a admis lâordination au diaconat dâhommes mariĂ©s, la loi du cĂ©libat sacerdotal fut rappelĂ©e pour les latins sans que cela ait Ă©tĂ© dĂ©battu. Paul VI avait en effet mis en garde lâassemblĂ©e contre une telle discussion en rappelant que le cĂ©libat nâest pas exigĂ© par la nature de lâordination, que son origine est une loi ecclĂ©siastique et que cette discipline nâest pas fondĂ©e sur des motifs de puretĂ© rituelle ou sur un mĂ©pris de la sexualitĂ©, mais sur des raisons spirituelles. 33En juin 1967, le pape donna une encyclique oĂč, aprĂšs avoir exposĂ© les arguments pour un changement de discipline, il rĂ©affirmait la loi du cĂ©libat et exposait ses raisons thĂ©ologiques [19]. Ce texte nâayant pas clos les dĂ©bats, dans une lettre au Cardinal Villot il se demande alors si des hommes mariĂ©s ne pourraient pas ĂȘtre ordonnĂ©s dans les endroits oĂč les prĂȘtres manquent cruellement [20]. Ceci fut dĂ©battu lors du Synode de 1971 mais les Ă©vĂȘques, Ă une courte majoritĂ©, refusĂšrent la proposition pontificale. En confirmant les textes synodaux, Paul VI prĂ©cisa que, dans lâĂglise latine, avec lâaide de Dieu, la prĂ©sente discipline du cĂ©libat des prĂȘtres continuera Ă ĂȘtre observĂ©e dans sa totalitĂ© ». Dans les annĂ©es suivantes, Jean Paul II et BenoĂźt XVI sâen sont tenus Ă la position de leur prĂ©dĂ©cesseur malgrĂ© les critiques persistantes quâont accentuĂ©es les tristes scandales de la pĂ©dophilie et du silence qui les entoura trop longtemps. 34*** 35En guise de conclusion, faisons deux remarques lâune ecclĂ©siologique et lâautre davantage anthropologique. ConsidĂ©rons une Ăglise locale », câest-Ă -dire celle qui se vit sur un territoire et qui est animĂ©e par un Ă©vĂȘque, et demandons-nous, Ă la suite de Paul RicĆur [21], si celle-ci, comme tout corps social, ne serait pas traversĂ©e par deux logiques lâune dâintĂ©gration novatrice et une autre dâouverture utopique [22]. Dans un autre contexte, mais qui nâest pas sans lien avec notre propos, Vatican II a rappelĂ© que loin de nâĂȘtre que hiĂ©rarchique, lâĂglise Ă©tait aussi charismatique [23]. Pour Ă©viter toutes les ambiguĂŻtĂ©s et pour ne pas retomber dans les faux dĂ©bats de jadis oĂč lâon opposait le charisme » Ă lâ institution », le prophĂ©tisme » au conservatisme », nous ne parlerons ici que de logiques pastorale et de logique associative. 36La premiĂšre vise le rassemblement. Elle est du ressort immĂ©diat des Ă©vĂȘques qui doivent prĂ©voir des lieux » â paroisses ou communautĂ©s â pour les chrĂ©tiens et ceux qui souhaitent le devenir. Certains pensent cette organisation Ă partir des prĂȘtres dont ils disposent. Dâautres privilĂ©gient les communautĂ©s existantes, en les structurant autour de responsables laĂŻcs et en sâengageant Ă envoyer un prĂȘtre pour les accompagner [24]. En revanche, relĂšvent de la logique associative les communautĂ©s de baptisĂ©s soucieux de vivre et de dire lâĂvangile en des hors-lieux », câest-Ă -dire lĂ oĂč il nâest ni vĂ©cu ni dit. Ces communautĂ©s de moines, de religieux, de prĂȘtres, de frĂšres et de sĆurs, en reconnaissant lâĂ©vĂȘque du diocĂšse comme leur prĂ©lat, nâattendent pas de lui quâil dĂ©finisse leur mission mais souhaitent quâil confirme leur maniĂšre de vivre en reconnaissant quâelle est Ă©vangĂ©lique et ecclĂ©siale. Si lâexistence de ces deux logiques ne peut conduire en aucune façon Ă une opposition car les lieux » et les hors lieux » sont appelĂ©s Ă devenir lâĂglise, elle engendre cependant deux maniĂšres dâĂȘtre prĂȘtre, celle des prĂȘtres sĂ©culiers et celle des religieux prĂȘtres. 37Notre seconde remarque, anthropologique, sera plus brĂšve. Elle se fonde sur la distinction que nous venons de faire et qui, en ces temps de crise et de pĂ©nurie, est difficile Ă respecter â nous lâavons dĂ©jĂ dit. Elle est cependant essentielle pour comprendre que le cĂ©libat nâest pas vĂ©cu de la mĂȘme maniĂšre selon que lâon est prĂȘtre sĂ©culier ou religieux prĂȘtre. Certes les papes rĂ©cents ont rappelĂ©, et dâune maniĂšre heureuse, que le fondement du cĂ©libat ecclĂ©siastique est avant tout thĂ©ologique et spirituel ; il nâen demeure pas moins que le cĂ©libat vĂ©cu par un prĂȘtre sĂ©culier est le fruit dâune discipline quâaucun vĆu ne fonde, alors que le cĂ©libat dâun religieux prĂȘtre est la consĂ©quence dâun choix de vie libre et responsable fait au sein dâune communautĂ© oĂč sont pratiquĂ©es dâune maniĂšre singuliĂšre la pauvretĂ©, lâobĂ©issance et la chastetĂ©. 38Au terme de ces enquĂȘtes et de ces rĂ©flexions, quâil nous soit permis de rappeler quâĂ la fin des annĂ©es 1970, au Synode sur la famille, les PĂšres souhaitĂšrent quâon repose la question du mariage aprĂšs divorce Ă la lumiĂšre de la pratique des Ăglises dâOrient [25], et de nous demander si une telle proposition ne serait pas possible analogiquement Ă propos de lâordination dâhommes mariĂ©s. Les orientaux ne distinguent-ils pas les prĂȘtres des religieux et nâordonnent-ils pas des cĂ©libataires et des hommes mariĂ©s ? Notes [1] Ce systĂšme dissocie lâordination du service dâune communautĂ©. [2] G. Alberigo, Les conciles ĆcumĂ©niques, les dĂ©crets. T. 2, Paris, Cerf, 1994, p. 525. [3] Le Gall, Les moines au temps des RĂ©formes, 1480-1560, Champ Vallon, Paris, 2001. [4] DĂ©crets de la 34e CongrĂ©gation gĂ©nĂ©rale de la Compagnie de JĂ©sus, Rome, 1995. p. 105-127. [5] CitĂ© par R. Deville, LâĂ©cole française de spiritualitĂ©, Paris, DDB, 2008, p. 76. [6] De la captivitĂ© babylonienne de lâĂglise », Ćuvres, Labor et fides, 1966, T. 2, p. 244. [7] Ă la noblesse de la nation allemande sur lâamendement de lâĂtat chrĂ©tien », op. cit. p. 84. [8] G. Alberigo, op. cit. T. 2, p. 1499. [9] Ph. LĂ©crivain, Une maniĂšre de vivre. Les religieux aujourdâhui, Bruxelles, Lessius, 2009, p. 39-73. [10] M. Dortel-Claudot, Ătat de vie et rĂŽle du prĂȘtre, Paris, Centurion, 1971, p. 43-90. [11] I Tim 3,3 et Tite 1,6. [12] G. Alberigo, op. cit. T. 2, p. 435. [13] CJC 1917, c. 987, 2. [14] Hefele, Histoire des conciles. T. 3/1, Paris, LetouzĂ©, 1909, p. 565. [15] Code des canons des Ăglises orientales, Rome, 1997, p. 481 et 489. [16] Selon RenĂ© RĂ©mond cette attitude fut symbolique. Elle eut lieu quand lâĂ©piscopat cherchait Ă sâorganiser et Ă reprendre en main la pastorale nationale. En ces annĂ©es 1950, les relations avec Rome Ă©taient si difficiles que des politiques français de centre droit envisagĂšrent un concordat pour protĂ©ger lâĂglise. Ceci fragilisa les religieux, marginalisĂ©s en France et soupçonnĂ©s Ă Rome pour leurs idĂ©es et leurs actions. [17] J. W. OâMalley, Priesthood, Ministry and Religious life. Some historical and historiographical considerations », Theological Studies 49 1988, p. ligne [18] Op. cit. p. 106-107. Cf. MutuĂŠ relationes, rééditĂ©es par lâĂ©piscopat en 1999. [19] Sacerdotalis cĂŠlibatus, D. C. 64 1967, c 1249-1280. [20] A. A. S, 62 1970, 988. [21] P. RicĆur, Du texte Ă lâaction. Essai dâhermĂ©neutique II, Paris, Seuil, 1988, p. 379-392. [22] Selon le sens Ă©tymologique de ce mot sans lieu. [23] Constitution Lumen gentium, n. 4. [24] A. Rouet, Un nouveau visage dâĂglise. LâexpĂ©rience des communautĂ©s locales Ă Poitiers. Paris, Bayard, 2005. [25] Ph. LĂ©crivain, Les catholiques et la famille », Ătudes, octobre 1980, p. 273-288.
tituaientun itinéraire alternatif intéressant, bien que plus malaisé. Les voyageurs pouvaient faire étape dans les monastÚres, qui en retour bénéfi-ciaient de leur aumÎne. Ces voies constituaient en outre des routes de pÚlerinage. On sait que Saint-Hilaire constituait le
Pour veiller au bon dĂ©roulement dâune cĂ©rĂ©monie funĂ©raire religieuse, il convient dâen connaitre les prĂ©ceptes. Le maĂźtre de cĂ©rĂ©monie Pour vivre le symbolisme religieux, il faut mettre en Ćuvre une logistique qui le rend possible. Câest le rĂŽle des pompes funĂšbres ou de la compagnie d'assurance chargĂ©e de cette mission. Ainsi, tout convoi funĂ©raire se compose de cinq personnes les quatre porteurs, dont le chauffeur du corbillard, et le maĂźtre de cĂ©rĂ©monie. Ce dernier a la particularitĂ© dâĂȘtre aux cĂŽtĂ©s de la famille du dĂ©funt du dĂ©but Ă la fin des obsĂšques. Il occupe donc une place potentiellement importante. Lorsque le rĂŽle dâassistant funĂ©raire, qui reçoit la famille pour organiser les obsĂšques, et celui de maĂźtre de cĂ©rĂ©monie sont assumĂ©s par la mĂȘme personne, cela est trĂšs apprĂ©ciĂ© par les proches. Ils ont en effet Ă leurs cĂŽtĂ©s quelquâun qui les connaĂźt, et Ă ce titre est plus Ă mĂȘme de les accompagner. Le maĂźtre de cĂ©rĂ©monie est perçu comme celui qui a lâhabitude de ces circonstances et qui, par consĂ©quent, guide la famille dans ses dĂ©placements. Cela suppose une attention constante aux besoins des personnes, sans jamais chercher Ă se faire remarquer. Trop souvent, en effet, les maĂźtres de cĂ©rĂ©monie pense nĂ©cessaire de se mettre en avant, croyant que plus on les verra, mieux ils seront perçus. Or, câest exactement lâinverse qui se produit. Un bon maĂźtre de cĂ©rĂ©monie est aussi invisible quâefficace. A lâarrivĂ©e Ă lâĂ©glise, avant la cĂ©rĂ©monie, on trouve souvent lâassistance qui attend Ă lâextĂ©rieur. Cette attitude est la manifestation dâun double gĂšne face Ă la peine des proches que lâon est venu entourer, et face Ă lâĂ©glise que lâon a, bien souvent, plus lâhabitude de frĂ©quenter. Les personnes attendent un signe pour entrer, et câest au maĂźtre de cĂ©rĂ©monie de leur donner. A lâintĂ©rieur de lâĂ©glise, il faut agir avec douceur et fermetĂ©, afin dâĂ©viter que lâassistance ne sâinstalle au dernier rang, comme elle en a le rĂ©flexe. Les proches ont en effet besoin dâĂȘtre physiquement entourĂ© par lâassistance, dans des Ă©glises gĂ©nĂ©ralement trop grandes pour le nombre de personnes prĂ©sentes. Le registre de condolĂ©ance Avant dâentrer le corps dans lâĂ©glise, il reste Ă disposer des registres de condolĂ©ances. Cette pratique, qui est venu remplacer celle des condolĂ©ances organisĂ©es, permet aux personnes prĂ©sentes de laisser une trace, et Ă la famille de les remercier en leur envoyant par la suite une carte. Ainsi, au donc que les participants font leur prĂ©sence rĂ©pond le Don dâun message de reconnaissance de la part des proches. Don et contre don, selon la formule du sociologue Marcel Mauss Essai sur le don, publiĂ© dans lâannĂ©e sociologique, 1924, sont les conditions dâun vĂ©ritable Ă©change. Restent les fleurs de deuil. Les fleurs DĂ©posĂ©es Ă lâentrĂ©e de lâĂ©glise par les fleuristes, il faut en peu de temps les disposer dans le chĆur, et dĂ©cidĂ© avec la famille de celles qui ont vocation Ă ĂȘtre posĂ©es autour et sur le cercueil. Les fleurs sont une manifestation Ă©mouvante de sympathie. Leur beautĂ© vient Ă©clairer lâobscuritĂ© du deuil. Elles sont aussi parfois une façon de sâassocier aux deuil lorsque lâon ne peut pas se rendre aux obsĂšques. ConsidĂ©rant leur destination qui est toujours dâaller Faner sur le tombeau ou crĂ©matorium, certaines familles prĂ©fĂšrent a indiquĂ© dans le faire part oĂč lâannonce dans la presse ni fleurs, ni couronne ». Cette attitude va souvent de pair avec une invitation Ă faire un don Ă une Ćuvre ou un organisme qui lutte contre la maladie qui a emportĂ© le dĂ©funt. Le dĂ©but de la cĂ©rĂ©monie Puis arrive le moment oĂč le cĂ©lĂ©brant vient sur le parvis accueillir le corps du dĂ©funt ; il donne ainsi le signal du dĂ©but de la cĂ©rĂ©monie. Les porteurs chargent le cercueil sur leurs Ă©paules et sâengagent Ă la suite du cĂ©lĂ©brant dans lâallĂ©e centrale. A leur passage, lâassistance se signe, et cette entrĂ©e solennelle, accompagnĂ© de musique, est une belle marque de respect et dâhommage rendu au dĂ©funt. Parfois, ce sont des enfants ou des petits-enfants qui portent le cercueil. Ceux-ci dĂ©couvrent alors, dans une grande Ă©motion, la difficultĂ© de marchĂ© dâun mĂȘme pas avec 200 kilos sur lâĂ©paule, inĂ©galement rĂ©partis entre les grands et les petits. Dâautrefois, les petits enfants entrent en procession, une fleur ou un lumignon Ă la main, Ă la suite de la dĂ©pouille de leur aĂŻeul. Tous ces comportements sont bĂ©nĂ©fiques, car ils permettent de donner aux proches un rĂŽle actif. La mise en place du cercueil dans le chĆur de lâĂ©glise, du drap qui le recouvre, des candĂ©labres, des fleurs et du bĂ©nitier, prĂ©cĂšdent un geste de respect que les porteurs et le maĂźtre de cĂ©rĂ©monie rassemblĂ©s autour du cercueil font ensemble. Alors que le cĂ©lĂ©brant prend la parole pour le mot dâaccueil, lâĂ©quipe des pompes funĂšbres sâefface. Tous ces dĂ©placements, ces gestes, sont Ă vivre avec respect et calme, afin de sâintĂ©grer dans ce qui constitue dĂ©jĂ , depuis lâentrĂ©e du corps dans lâĂ©glise, la cĂ©rĂ©monie religieuse...
Maisle recul de la pratique a fait tomber dans lâoubli certaines rĂšgles de bon sens quâil convient dâobserver lorsque lâon pĂ©nĂštre dans un Ă©difice religieux. Pour savoir quelle attitude adopter au moment dâentrer dans une Ă©glise, il faut avant tout comprendre oĂč lâon entre : une Ă©glise est un lieu de priĂšre et de cĂ©lĂ©bration des offices liturgiques.
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