Bruno Poucet Texte intĂ©gral 1 Martine Cohen, De lâĂ©cole juive... aux Ă©coles juives. PremiĂšre approche sociologique » dans Brun ... 1Le financement du secteur privĂ© dâĂ©ducation rĂ©sulte dâun entrecroisement de lĂ©gislations, les unes prenant leur source au XIXe siĂšcle, les autres au XXe siĂšcle, voire au XXIe siĂšcle. Il faut par ailleurs distinguer ce qui est de lâordre du fonctionnement des Ă©tablissements et de la rĂ©munĂ©ration des personnels, qui renvoie Ă des questions dâordre pĂ©dagogique, et ce qui est de lâordre de lâinvestissement qui renvoie Ă des questions de propriĂ©tĂ©. La propriĂ©tĂ© peut ĂȘtre individuelle ou collective. Il faut enfin distinguer les Ă©tablissements Ă visĂ©e lucratives â peu nombreux â des Ă©tablissements Ă visĂ©e Ă©ducative et idĂ©ologique issus, pour la plupart dâentre eux, de la tradition catholique dans les annĂ©es 1880, les protestants ont renoncĂ© Ă lâessentiel de leurs Ă©tablissements privĂ©s, les Ă©tablissements juifs Ă©taient encore trĂšs peu dĂ©veloppĂ©s1. On se limitera Ă rĂ©pondre Ă la question suivante et apparemment simple qui finance les Ă©tablissements privĂ©s ? On sâinterrogera ainsi sur lâaugmentation constante de la part du financement public tout au long du XXe siĂšcle, augmentation qui a assurĂ© indĂ©niablement le maintien dâun ensemble dâĂ©tablissements issus dâune tradition Ă©ducative catholique ; câest ce quâil nous appartient Ă prĂ©sent de dĂ©couvrir, au travers des alĂ©as dâune histoire trĂšs complexe oĂč les strates successives se superposent. Lâenseignement privĂ© ne reçoit quâun financement rĂ©duit de la part de la puissance publique 2 Le directeur est en ce cas propriĂ©taire et transmet ce patrimoine Ă ses hĂ©ritiers. 3 Câest le cas des Ă©coles catholiques qui, mĂȘme lorsquâelles sont fondĂ©es par des individus, ne leur ... 4 En 1966, 40 % Ă©taient des sociĂ©tĂ©s, 33 % des associations, 17 % des personnes physiques ou congrĂ©g ... 5 Code de lâĂ©ducation, L. 151-3-151-6 ; Jean-Paul Durand, La libertĂ© des congrĂ©gations religieuses e ... 2Les grandes lois scolaires du XIXe siĂšcle loi Guizot de 1833 ; loi Falloux de 1850 ; loi Goblet de 1886 ; loi Dupanloup/Laboulaye de 1875, prĂ©cisent respectivement ce quâil est permis de faire en matiĂšre de financement de lâenseignement privĂ© et de ses Ă©tablissements, Ă©tablissements qui sont la propriĂ©tĂ© dâindividus2, dâassociations3 ou de sociĂ©tĂ©s immobiliĂšres, voire de sociĂ©tĂ©s anonymes ou de congrĂ©gations reconnues4. Il faut en effet distinguer les diffĂ©rents ordres dâenseignement, car la lĂ©gislation nâest pas la mĂȘme. Elle est en grande partie toujours en vigueur aujourdâhui5. Lâenseignement primaire 6 Une Ă©cole privĂ©e, selon la Cour de cassation se dĂ©fini ainsi Est constitutif dâune Ă©cole le fa ... 7 Selon Sabine Monchambert une seule exception en 1891 a Ă©tĂ© admise pour la ville dâEspalion qui ava ... 8 On comprend ainsi, dans les annĂ©es 1950, la virulence de lâopposition de certains menĂ©s par Mgr Ca ... 3En matiĂšre dâenseignement primaire, les Ă©tablissements privĂ©s ne peuvent, selon la loi Goblet du 30 octobre 1886, recevoir aucune subvention de lâĂtat ou dâune commune6. Un avis du Conseil dâĂtat du 19 juillet 1888 interprĂšte de façon absolue lâinterdiction de tout financement, mĂȘme en cas de don ou de legs7. Ă noter que ce rĂ©gime dâinterdiction de financement ne sâapplique pas aux dĂ©partements dâAlsace-Moselle qui sont alors hors du territoire national. En revanche, un arrĂȘt du Conseil dâĂtat du 20 fĂ©vrier 1891 prĂ©cise quâune commune peut voter des secours en nature Ă distribuer aux enfants des Ă©coles privĂ©es. Comment les Ă©coles privĂ©es vont-elles alors subsister ? Les rĂ©tributions des parents dâĂ©lĂšves, les dons et legs, lâaide fournie par de gĂ©nĂ©reux donateurs, les fonds rĂ©coltĂ©s lors des kermesses8 ou lors des patronages, les quĂȘtes pendant les cĂ©rĂ©monies religieuses sâavĂšrent une aide indispensable. La modestie du traitement versĂ© au personnel enseignant, souvent congrĂ©ganiste jusquâen 1904 ou prĂȘtre, et aux personnels non enseignants, lâengagement des parents qui participent le plus souvent aux travaux dâentretien et de rĂ©novation des bĂątiments, rendent possible le fonctionnement de ces Ă©tablissements. On peut dire quâil sâagit dâun vĂ©ritable engagement qui ressort de la vocation plus que du mĂ©tier. Lâenseignement secondaire 9 Gaston Monin, Lâenseignement libre, t. 1, Paris, Imprimerie Matot-Braine, 1953, p. 9. 10 Bruno Poucet, Entre lâĂglise et la RĂ©publique, Paris, Ăditions de lâAtelier, 1998, p. 22-25. Voir ... 4En matiĂšre dâenseignement secondaire, la lĂ©gislation est diffĂ©rente puisque selon lâarticle 69 de la loi du 15 mars 1850, dite loi Falloux, les Ă©tablissements libres peuvent obtenir des communes, des dĂ©partements ou de lâĂtat un local et une subvention, sans que cette subvention puisse excĂ©der le dixiĂšme des dĂ©penses annuelles de lâĂ©tablissement ». Un avis prĂ©alable du Conseil acadĂ©mique et du Conseil supĂ©rieur de lâInstruction publique est requis sur lâopportunitĂ© de ces subventions. En cas dâavis dĂ©favorable, les communes ne sont pas liĂ©es par cet avis, toutefois le prĂ©fet peut, eu Ă©gard Ă son pouvoir de tutelle, supprimer la dĂ©pense du budget communal9. Cette subvention est, bien entendu, insuffisante et lâessentiel des ressources provient de la rĂ©tribution scolaire versĂ©e par les familles, des dons, des kermesses, des produits financiers, etc. Les enseignants laĂŻcs sont souvent payĂ©s Ă lâheure et reçoivent un contrat dit de louage. Dans les Ă©tablissements les plus prestigieux, souvent parisiens, des professeurs de lâenseignement public viennent complĂ©ter leur rĂ©munĂ©ration â ce qui sera progressivement interdit ; toutefois, les rappels constants par circulaires signifient assez que la rĂ©glementation nâest pas respectĂ©e. Le Syndicat des membres de lâenseignement libre, supĂ©rieur, secondaire, puis technique, fondĂ© en 1902, veille Ă ce que la rĂ©munĂ©ration des professeurs leur permette un niveau de vie dĂ©cent et quâils ne subissent dâailleurs pas trop la concurrence des collĂšgues de lâenseignement public10. 11 Gaston Monin, Lâenseignement libre, op. cit., p. 124. 12 En 1940, le cardinal LiĂ©nart tentera â en vain â de sâappuyer sur ce prĂ©cĂ©dent afin dâobtenir une ... 5Une aide particuliĂšre a enfin Ă©tĂ© apportĂ©e Ă titre personnel aux pupilles de la nation aprĂšs la guerre de 1914, par la loi du 27 juillet 1917 afin de pourvoir au placement dans les familles ou fondations ou dans les Ă©tablissements publics ou privĂ©s dâĂ©ducation ». Pour accorder des subventions en vue de faciliter lâentretien, lâĂ©ducation et le dĂ©veloppement normal des pupilles dont [...] le soutien manquerait des ressources nĂ©cessaires Ă cet effet ». Les candidats aux bourses de lâenseignement secondaire ou de lâenseignement primaire supĂ©rieur Ă©lĂšves dans lâenseignement privĂ© avaient dans ce cas droit exceptionnellement aux bourses11 alors que les autres Ă©lĂšves ne pouvaient y avoir accĂšs. Ces subventions spĂ©cifiques ont Ă©tĂ© confirmĂ©es par le dĂ©cret du 7 novembre 1929 sur les conditions dâattribution des subventions dâĂ©tudes aux pupilles de la Nation12 ». Une lĂ©gislation spĂ©cifique pour lâenseignement technique 13 UltĂ©rieurement les dispositions de la loi seront insĂ©rĂ©es dans le code de lâenseignement technique ... 14 BOEN no 25bis du 4 septembre 1947. 15 AN, CHAN, 5AG1/sol/272, procĂšs-verbal du 10 juillet 1959. 6En matiĂšre dâenseignement technique, les subventions sont libres lorsquâil sâagit dâĂ©cole reconnues par lâĂtat soumis dans ce cas aux mĂȘmes contrĂŽles par les inspecteurs que dans lâenseignement public, sans limitation de plafond loi Astier du 25 juillet 1919, article 36 et dĂ©cret du 8 avril 193113, aprĂšs avis favorable de la commission permanente du Conseil supĂ©rieur de lâenseignement technique. Elles se prĂ©sentent sous forme de bourses et de contribution aux dĂ©penses de fonctionnement. Il faut que lâĂ©cole ne poursuive pas de but lucratif. En contrepartie de cette aide de lâĂtat, lâĂ©tablissement est soumis Ă un contrĂŽle budgĂ©taire de lâinspection de lâenseignement technique. Une autre source de subventionnement direct rĂ©sulte du fait que les maĂźtres de lâenseignement public peuvent ĂȘtre dĂ©tachĂ©s pour exercer leurs fonctions dans une Ă©cole reconnue par lâĂtat. Cette rĂ©alitĂ© ne sera plus possible par circulaire du 5 novembre 194714. Des Ă©coles de mĂ©tiers peuvent ĂȘtre Ă©galement créées par une chambre de Commerce ou une association professionnelle. LâĂtat peut subventionner ces Ă©tablissements tant pour lâacquisition dâimmeuble que pour le fonctionnement courant, lâacquisition de matĂ©riel dĂ©cret du 12 juillet 1921 relatif aux Ă©coles pratiques de commerce et dâindustrie, articles 36 et 52 ; des bourses dâinternat ou dâentretien peuvent ĂȘtre Ă©galement attribuĂ©es. Une derniĂšre source de financement importante a Ă©tĂ© apportĂ©e par la loi du 13 juillet 1925 crĂ©ant la taxe dâapprentissage et un versement de 0,20 % assis sur la masse salariale des entreprises. Cette taxe est versĂ©e aux Ă©tablissements de formation professionnelle publics ou privĂ©s. Aucune limite nâĂ©tant Ă©tablie, certains Ă©tablissements prestigieux cannibalisent toutes les subventions, au point, reconnaĂźtra, plus tard en 1959, la commission Lapie, que certains reçoivent plus que leurs besoins15. Des Ă©tablissements particuliers et des situations singuliĂšres 16 Ordonnance du 21 fĂ©vrier 1821, confirmĂ© par lâarrĂȘtĂ© du recteur dĂ©partemental de lâacadĂ©mie de Par ... 17 AN, CHAN, 71AJ66, note Ă lâattention de M. Lebettre du 2 octobre 1959. Convention du 11 novembre 1 ... 18 AD de la Somme, fonds du rectorat II T 80, Conseil acadĂ©mique, lettre du supĂ©rieur du Grand sĂ©mina ... 19 Ibid., fonds du rectorat II T 92, Rapport dâinspection du 22 avril 1828 du recteur Guillon, oĂč il s ... 20 Georges Hacquard, Histoire dâune institution française, lâĂ©cole alsacienne, Paris, Pauvert/Suger, ... 7Le statut du 28 aoĂ»t 1821, procĂ©dant Ă une extension de la loi sur lâUniversitĂ© impĂ©riale du 10 mai 1806 et au dĂ©cret du 17 mars 1808 article 5, prĂ©voyait lâexistence dâĂ©tablissements particuliers », câest-Ă -dire dâĂ©tablissements libres, contrĂŽlĂ©s par lâĂtat, soumis Ă la rĂ©tribution universitaire, oĂč des professeurs agrĂ©gĂ©s Ă©taient nommĂ©s dans des Ă©tablissements propriĂ©tĂ©s privĂ©s. Ce fut le cas de quelques Ă©tablissements secondaires en France dont le recensement exhaustif reste Ă faire, tels Ă Paris les collĂšges secondaire de plein exercice Stanislas depuis 182116 ou le collĂšge Sainte-Barbe depuis 182217. Dâautres collĂšges essaieront dâobtenir ce statut, telle lâinstitution lazariste de Montdidier dans la Somme qui, en 1823, dispose dâune classe de philosophie18. Sâil nâobtient pas en dĂ©finitive le statut, en revanche, la commune lui attribue pour quarante ans le bĂątiment oĂč sâest installĂ© lâĂ©tablissement19. De plus, la situation exceptionnelle de la guerre de 1870 a conduit au financement dâun Ă©tablissement privĂ©, la perte de lâAlsace-Moselle entraĂźnant la crĂ©ation Ă Paris dâun Ă©tablissement privĂ© aidĂ© par lâĂtat pratiquant des mĂ©thodes pĂ©dagogiques novatrices â lâĂcole alsacienne. Depuis 1873, cet Ă©tablissement, dâabord primaire, puis Ă©galement secondaire reçoit une aide de fonctionnement ; des personnels de lâenseignement public y sont dĂ©tachĂ©s20. 21 Bruno Poucet, La libertĂ© sous contrat, Paris, Fabert, 2010, p. 27. 8Par ailleurs, lâarticle 5 de la loi du 13 juillet 1900 prĂ©voit, quâen cas dâimpossibilitĂ© ou de refus pour une ville de crĂ©er un collĂšge dont lâutilitĂ© sera reconnue », le ministre sera autorisĂ© Ă passer un traitĂ© avec une collectivitĂ© locale, une sociĂ©tĂ© ou un particulier, Ă©tant entendu que les Ă©tablissements ainsi créés auront les mĂȘmes programmes et seront soumis aux mĂȘmes inspections que les collĂšges communaux. Les professeurs sont mis par lâUniversitĂ© Ă la disposition de ces Ă©tablissements et continueront Ă faire partie des cadres en conservant leurs droits Ă lâavancement et Ă la retraite ». Les cours secondaires de jeunes filles de Vincennes et de Neuilly ont ainsi reçu une aide par lettres ministĂ©rielles des 21 juin 1916 et 22 aoĂ»t 1921, dont les sommes correspondantes sont chaque annĂ©e inscrites, comme pour les autres Ă©tablissements au budget du ministĂšre de lâInstruction publique. UltĂ©rieurement, le collĂšge laĂŻque SĂ©vignĂ©, fondĂ© en 1880, premier Ă©tablissement secondaire laĂŻque pour jeune fille, a reçu une aide de lâĂtat Ă partir de 1924. Ce sont des cas dâespĂšce dont il faut signaler lâexistence mais qui montrent quâavant la Seconde Guerre mondiale, alors que les revendications, quant Ă un financement public des Ă©tablissements privĂ©s se faisaient jour autour de lâidĂ©e dâune proportionnelle scolaire, dĂ©veloppĂ©e par le dĂ©putĂ© lillois Groussau dĂšs les annĂ©es 1920 ou dâun accord avec le Saint-SiĂšge Ă lâinitiative du gouvernement Daladier Ă la fin des annĂ©es 193021, la situation devenait de plus en plus prĂ©occupante, compte tenu de la crise financiĂšre et de la gratuitĂ© instaurĂ©e progressivement, Ă partir de 1930 dans lâenseignement secondaire public. La prise de pouvoir par le Gouvernement dit de Vichy amorça un dĂ©but de solution, du moins pour une partie des responsables de lâĂglise catholique. Le moment Vichy » DĂ©velopper lâaide publique aux Ă©tablissements privĂ©s 22 MichĂšle Cointet, LâĂglise sous Vichy, Paris, Perrin, 1998, p. 64-136. 9Compte tenu des circonstances, la pĂ©riode de la Seconde Guerre mondiale et du Gouvernement de Vichy, est Ă©videmment fort particuliĂšre. Elle sâinscrit Ă la fois en rupture avec ce qui prĂ©cĂšde â la loi de 1904 faisant interdiction aux congrĂ©ganistes dâenseigner, est rapportĂ©e dĂšs le 3 septembre 1940 â tout en satisfaisant Ă la fois des demandes financiĂšres rĂ©currentes de lâĂ©piscopat. Le Gouvernement procĂšde en deux temps dâabord en donnant des secours, puis en accordant une aide exceptionnelle. Il donne ainsi satisfaction Ă lâĂ©piscopat, satisfaction qui ne laisse pas dâinstaurer entre lâĂtat et ce dernier un rapport de rĂ©elle dĂ©pendance, mĂȘme si lâaide, principalement limitĂ©e Ă lâenseignement primaire, est temporaire, due aux circonstances exceptionnelles22. Des secours, dâabord 10Dans un premier temps, il sâagit dâune habile utilisation des textes qui existent, utilisation qui ne fonde pas un droit pĂ©renne Ă subventions. Tout cela montre que rien ne va de soi, en la matiĂšre. La loi du 6 janvier 1941 permet dĂ©sormais aux municipalitĂ©s de contribuer aux dĂ©penses de fonctionnement des Ă©coles primaires privĂ©es chauffage, Ă©clairage, fournitures scolaires, cantines pour les enfants ĂągĂ©s de moins de quatorze ans. Câest un prĂ©cĂ©dent. Cette loi est confortĂ©e par un dĂ©cret du 21 fĂ©vrier 1941 qui ouvre le droit aux bourses nationales Ă lâensemble des Ă©lĂšves. Incontestablement, câest un progrĂšs pour les Ă©lĂšves dont les parents doivent sâacquitter des droits de scolaritĂ©. Toutefois, ce nâest pas suffisant pour assurer un fonctionnement rĂ©gulier. Tel est le sens de la lettre que les cardinaux adressent au chef de lâĂtat le 1er mars 1941 23 Archives historiques du diocĂšse de Paris dĂ©sormais AHDP, 1D XIV/24. Nous voulons remercier votre Excellence dâavoir protĂ©gĂ© lâexistence de lâenseignement libre [...]. Ainsi se trouve dĂ©clarĂ©e, par le fait [bourses, caisse des Ă©coles, etc.], votre volontĂ© de sauvegarder les droits de lâenseignement libre tout entier, primaire, secondaire, supĂ©rieur. Ainsi commencent dâĂȘtre proclamĂ©s, pratiquement, ces droits que nous jugeons indispensables Ă lâexercice de notre mission [...]. Nous pensons quâĂ ce tournant de notre histoire nationale auquel la Providence a voulu que vous prĂ©sidiez, un acte de votre autoritĂ© en faveur de lâEnseignement libre sera la meilleure garantie de son maintien dans lâavenir23. » 24 Archives historiques du diocĂšse de Lille dĂ©sormais AHDL 2B 101, compte-rendu de lâAssemblĂ©e des ... 11On le voit la demande se fait pressante il faut aller plus loin pour lâĂ©piscopat qui se fait de plus en plus exigeant afin dâobtenir non plus de simples secours mais des subventions24. Une aide exceptionnelle 25 On lira son tĂ©moignage dans JĂ©rĂŽme Carcopino, Souvenirs de Sept ans, Paris, Flammarion, 1957, p. 3 ... 26 AHDL, 9 Z 1, lettre de JĂ©rĂŽme Carcopino au Cardinal LiĂ©nart du 29 septembre 1941, et au cardinal S ... 27 Patrick Cabanel, La RĂ©publique du certificat dâĂ©tudes, Paris, Belin, 2002, p. 231-240. Ce diplĂŽme ... 12AprĂšs avoir beaucoup hĂ©sitĂ©, JĂ©rĂŽme Carcopino, secrĂ©taire dâĂtat Ă lâĂducation nationale, cĂšde aux pressions du cabinet du marĂ©chal PĂ©tain25 et donne plus largement satisfaction aux partisans de lâenseignement privĂ©, du moins au niveau financier. Les Ă©vĂȘques sont parvenus Ă leurs fins. La loi du 2 novembre 1941, qui se substitue Ă la prĂ©cĂ©dente, octroie des subventions dĂ©partementales aux Ă©coles Ă©lĂ©mentaires primaires privĂ©es Ă lâexclusion des Ă©coles maternelles ou des Ă©coles primaires supĂ©rieures. Les subventions sont renouvelables chaque annĂ©e. Elles doivent servir Ă revaloriser le traitement des maĂźtres du privĂ© qui ne doit pas ĂȘtre infĂ©rieur Ă 60 % du traitement moyen des enseignants du public. Elles comprennent lâengagement tacite de ne pas crĂ©er de nouvelles Ă©coles26. Elles entraĂźnent des contreparties de la part de lâĂtat un contrĂŽle financier et â au plus tard au 1er octobre 1947 â les nouveaux maĂźtres devront possĂ©der les mĂȘmes titres que leurs homologues du public, Ă savoir le baccalaurĂ©at â lâeffort est considĂ©rable puisque, rappelons-le on peut exercer dans le privĂ©, en Ă©tant titulaire seulement du brevet Ă©lĂ©mentaire, alors que dans lâenseignement public, il fallait possĂ©der le brevet supĂ©rieur. Elles permettent Ă©galement de les soumettre aux mĂȘmes inspections, de prĂ©senter les Ă©lĂšves aux mĂȘmes examens que ceux de lâenseignement public, câest-Ă -dire au certificat dâĂ©tudes primaires, alors que certains se prĂ©sentaient Ă un certificat de lâenseignement libre qui sâappelait certificat dâinstruction primaire ou plus souvent certificat libre dâĂ©tudes primaires Ă©lĂ©mentaires27. 13Les subventions sont provisoires, liĂ©es aux circonstances. Ce nâĂ©tait donc ni une subvention globale qui aurait Ă©tĂ© perçue comme un dĂ©saveu de lâĂ©cole publique », selon les mots mĂȘme du ministre, ni une subvention municipale, trop compliquĂ©e Ă mettre en Ćuvre, mais une subvention dĂ©partementale, sous la responsabilitĂ© du prĂ©fet, attribuĂ©e en fonction des demandes de lâĂ©vĂȘque, aprĂšs avis et vote de la commission administrative dĂ©partementale. Ces subventions sont mandatĂ©es au directeur de lâĂ©tablissement mais peuvent, si lâĂ©vĂȘque concernĂ© le demande, lui ĂȘtre attribuĂ©es directement, Ă charge ensuite pour lui de procĂ©der Ă la rĂ©partition entre les diffĂ©rentes Ă©coles. La subvention est majorĂ©e de 10 %, somme rĂ©servĂ©e Ă lâusage de lâĂ©vĂȘque pour frais de gestion, notamment pour la formation des maĂźtres et la retraite des vieux instituteurs comme lâindique la circulaire du 21 fĂ©vrier 1942. Elle ne peut excĂ©der les trois quarts du budget de lâĂ©tablissement considĂ©rĂ©. 28 Philippe Dazet-Brun, Auguste Champetier de Ribes, Un catholique social en politique 1882-1947, S ... 29 AHDL, 9J 3 2322, note dâHenri Chappoulie au marĂ©chal PĂ©tain du 27 fĂ©vrier 1944. Ainsi, en 1944, ... 30 AN, CAC 800085, article 12, lettre de lâĂ©vĂȘque Lucien Martin au prĂ©fet G. Mumber du 10 fĂ©vrier 194 ... 31 AN, CAC 840085, article 14, lâinstruction nâa pas Ă©tĂ© envoyĂ©e mais transmise verbalement. 14Ce nâĂ©tait pas encore rĂ©pondre Ă la totalitĂ© des demandes formulĂ©es dans le document du cardinal Verdier remis en 1939 au Gouvernement28, mais câĂ©tait incontestablement un geste significatif et cela fut compris comme tel par les reprĂ©sentants de lâĂ©piscopat. Toutefois, les plus lucides y virent, non sans raison, un piĂšge obĂ©rant largement lâavenir. Les subventions pouvaient ĂȘtre, comme on lâa vu, directement versĂ©es Ă lâĂ©vĂȘque du lieu, par le prĂ©fet. Elles faisaient chaque annĂ©e lâobjet dâune nĂ©gociation de la part de lâĂ©vĂȘque avec instruction du dossier par lâinspection acadĂ©mique, puis avec le prĂ©fet, aprĂšs rĂ©union dâune commission consultative29. Les discussions sont souvent animĂ©es, comme dans le diocĂšse dâAmiens afin dâaugmenter le montant perçu. LâĂ©vĂȘque paie directement de sa personne. Lâinspecteur dâacadĂ©mie de la Somme veille au grain, de son cĂŽtĂ©, afin de rectifier ce qui lui paraĂźt excessif tant du point de vue du calcul du nombre de personnels Ă rĂ©tribuer que de la prise en compte des fournitures ou des assurances responsabilitĂ© civile Ă la charge habituellement des parents dâĂ©lĂšves ou du personnel de lâenseignement privĂ©, selon le cas30. De plus, une instruction du 7 septembre 1942 du ministĂšre de lâIntĂ©rieur au prĂ©fet enjoint celui-ci de suspendre les mandatements » et dâen rĂ©fĂ©rer si lâattitude de lâĂ©vĂȘque est hostile Ă la politique gĂ©nĂ©rale du Gouvernement31. CâĂ©tait pour le moins net pour qui nâaurait pas compris leur signification. Ă Amiens, comme ailleurs, on se montra assez comprĂ©hensif. Un jugement contrastĂ© 32 AN, CAC 1990252, article 3, dossier LiĂ©nart ». 33 Archives historiques du diocĂšse de Bordeaux AHDB, 1D 8/70, lettre Ă lâarchevĂȘque de Bordeaux. 34 AHDL, J31, rapport au marĂ©chal PĂ©tain du 15 mai 1941. 35 AN, CHAN, 2 AG/496, proposition du 17 avril 1941. 36 AHDP, 1D XIV/24, lettre dâEmmanuel Suhard Ă Carcopino du 3 octobre 1941 sur le projet de loi A ... 15De lĂ les inquiĂ©tudes de quelques catholiques quant au financement, inquiĂ©tudes relevĂ©es par le prĂ©fet de la rĂ©gion de Lille, Fernand Carles, dans un rapport mensuel Certains ecclĂ©siastiques [...] ont manifestĂ© lâinquiĂ©tude que trop dâavantages consentis Ă lâenseignement privĂ© risqueraient dâamener tĂŽt ou tard une rĂ©action dĂ©favorable Ă lâĂ©gard de lâĂglise32. » De son cĂŽtĂ©, lâarchevĂȘque de Cambrai, Mgr Guerry, considĂšre, non sans luciditĂ©, que la solution totale par lâĂtat seul nous apporte une chaĂźne et nous crĂ©era des difficultĂ©s devant lâopinion publique33 ». Jugements prĂ©monitoires, on le sait ! De fait, lâaide apportĂ©e, mĂȘme limitĂ©e aux Ă©coles primaires, ne correspond en aucun cas au bon scolaire ou Ă une allocation attribuĂ©e aux parents concernĂ©s qui aurait permis de tenir lâĂ©piscopat Ă lâĂ©cart du Gouvernement et lâaurait moins compromis. Le Cardinal LiĂ©nart a dâailleurs tentĂ©, jusquâau bout, de nĂ©gocier dans cette direction, en envoyant sur place un Ă©missaire, Joseph Toulemonde. Il avait pour mission explicite de dĂ©fendre lâidĂ©e dâun bon scolaire de 600 francs par an remis au chef de famille34. De son cĂŽtĂ©, lâUnion nationale des associations des parents dâĂ©lĂšves de lâenseignement libre prĂ©sente une proposition de loi sur les allocations familiales scolaires. Elles seraient attribuĂ©es Ă tous les enfants de lâenseignement primaire libre et aux enfants de famille nombreuse de lâenseignement secondaire public ou privĂ© dans la mesure oĂč, comme le prĂ©voit la nouvelle loi scolaire, il doit ĂȘtre de nouveau payant35. Le cardinal Suhard est allĂ© dans le mĂȘme sens36. LĂ aussi, en vain. 37 AN, CHAN, F17 13 390, rapport du 6 juin 1944. 16Bref, les plus lucides sont conscients quâun vĂ©ritable statut de lâenseignement privĂ© reste Ă dĂ©finir et Ă nĂ©gocier les circonstances ne sây prĂȘtent guĂšre. Lâenseignement privĂ© se trouve en effet au cĆur dâun paradoxe dâun cĂŽtĂ©, il est entrĂ© dans une concurrence exacerbĂ©e avec lâenseignement public et sâest, contrairement aux engagements pris, dĂ©veloppĂ© dans lâenseignement primaire, en particulier dans lâOuest, en ouvrant nombre dâĂ©coles pour les garçons ; de lâautre, il lui est de plus en plus difficile de satisfaire les demandes, faute de financement suffisant. Or, en juin 1944, dans un rapport sur lâenseignement libre, lâinspecteur gĂ©nĂ©ral Louis Garrone, frĂšre du futur cardinal, explique que lâabsence de contrĂŽle met lâenseignement libre dans une situation extrĂȘmement dĂ©licate et grĂšve lourdement son avenir [...]. Lâenseignement privĂ© que les subventions aident Ă prospĂ©rer ne peut pas se rendre compte que cette prospĂ©ritĂ© mĂȘme suscite contre lui des prĂ©ventions et quâun retour des choses est inĂ©vitable37 ». La question du financement est donc loin dâĂȘtre rĂ©glĂ©e. Une situation financiĂšre de plus en plus prĂ©occupante 1945-1959 17NĂ©gocier des subventions est donc plus que jamais Ă lâordre du jour alors mĂȘme que les aides octroyĂ©es provisoirement par le gouvernement de Vichy sont supprimĂ©es le 14 juillet 1945. On revient ainsi Ă la situation antĂ©rieure lâabsence quasi-totale dâaide publique, mĂȘme si de nombreux dĂ©bats et tentatives de financements ont lieu ici oĂč lĂ . Une organisation associative des organismes de gestion des Ă©tablissements se met en place en 1947 la FĂ©dĂ©ration nationale des AEP â en 1969, elle deviendra la FNOGEC, fĂ©dĂ©ration dâassociations, sous le rĂ©gime de la loi de 1901 qui fĂ©dĂšre les associations des Ă©tablissements. Il sâagissait aussi de crĂ©er une structure patronale, un groupe de pression, mais Ă©galement dâĂ©viter trop de concurrence interne, afin de tenter de rĂ©guler les questions de financement. Des tentatives limitĂ©es et des situations particuliĂšres 18Des dĂ©bats ont lieu sur la rĂ©partition des bourses dĂ©partementales ; ainsi un avis du Conseil dâĂtat du 9 mars 1950 admet quâil est possible de rĂ©partir les bourses dĂ©partementales proportionnellement Ă lâimportance respective des Ă©tablissements secondaire publics et privĂ©s. Des tentatives pour octroyer des subventions aux enfants nĂ©cessiteux sont faites ici et lĂ par les dĂ©partements, mais sont annulĂ©es par le Conseil dâĂtat câest le cas le 13 avril 1950 dâune dĂ©libĂ©ration du Conseil gĂ©nĂ©ral des Alpes-Maritimes du 25 fĂ©vrier 1950 qui accordait un secours aux familles nĂ©cessiteuses frĂ©quentant les Ă©coles libres. Il en va de mĂȘme des tentatives pour subventionner la formation des maĂźtres ou leur apporter des secours, comme le rappelle le Conseil dâĂtat par un dĂ©cret du 18 novembre 1950 portant annulation dâune dĂ©libĂ©ration du Conseil gĂ©nĂ©ral de Loire-InfĂ©rieure ou encore pour telle municipalitĂ© qui accorde la gratuitĂ© des fournitures aux Ă©lĂšves de lâĂ©cole privĂ©e comme Ă ceux de lâĂ©cole publique â les premiers ne peuvent y prĂ©tendre, sâils ne sont pas nĂ©cessiteux, rappelle le ministre de lâĂducation nationale en rĂ©ponse Ă une question Ă©crite du 7 janvier 1952. En rĂ©alitĂ©, la situation est contrastĂ©e selon les ordres dâenseignement car dans lâenseignement technique, le subventionnement reste de mise et il est mĂȘme organisĂ© pour les Ă©tablissements privĂ©s de formation mĂ©nagĂšre familiale qui jusquâĂ prĂ©sent Ă©chappaient Ă toute rĂ©glementation. Lâordonnance du 2 novembre 1945 prĂ©cise en son article 15 que dans la limite des crĂ©dits ouverts chaque annĂ©e Ă cet effet, lâĂtat peut participer par des subventions aux dĂ©penses dâinstallation et de fonctionnement des Ă©tablissements visĂ©s par la prĂ©sente ordonnance ». Cela ne peut, comme Ă lâhabitude, concerner ni les Ă©tablissements Ă but lucratif ni les internats. 38 AN, CHAN 71J66, note du 2 octobre 1959 de Jacques Voisin Ă lâattention de M. Lebettre, conseiller ... 39 AN, CHAN 71 J 66, note du 2 octobre. En 1958, 30 milliards de francs sont inscrits au budget pour ... 19Les territoires recouvrĂ©s dâAlsace-Moselle contraignent Ă adopter une lĂ©gislation particuliĂšre. AprĂšs un temps dâinterrogation, il nâest pas revenu sur la situation concordataire, afin dâĂ©viter tout risque de sĂ©paratisme. Des solutions sont finalement trouvĂ©es devant des situations financiĂšres difficiles. Ainsi, dans lâEst, le gymnase Jean Sturm rĂ©ussit Ă obtenir le maintien de sa qualitĂ© dâĂ©tablissement subventionnĂ© par lâĂtat sous le rĂ©gime allemand par lettre du 16 septembre 1946, sous rĂ©serve dâun contrĂŽle de lâinspection gĂ©nĂ©rale de lâĂducation nationale quant Ă la dĂ©signation des enseignants et des contenus des enseignements. Le collĂšge de jeunes filles Lucie Berger Ă©tant dans une situation financiĂšre impossible, mais les Ă©tablissements publics du voisinage Ă©tant Ă saturation, sont incapables dâaccueillir les Ă©lĂšves de cet Ă©tablissement, lâĂtat dĂ©cide de le subventionner Ă partir de 1957. Il en va de mĂȘme pour lâInstitut mĂ©dico-pĂ©dagogique de Saint-Maximin dans lâOise qui est lui aussi subventionnĂ© pour ses dĂ©penses de personnel depuis 195838. NĂ©anmoins, il sâagit dâexceptions, dĂ»ment prĂ©vues chaque annĂ©e au budget et qui ont un impact trĂšs militĂ©, le vrai changement idĂ©ologiquement et financiĂšrement â intervient avec le vote de la loi BarangĂ©39. La gĂ©nĂ©ralisation de lâaccĂšs aux bourses nationales les lois Marie-BarangĂ© 40 1 000 francs initialement par trimestre de scolaritĂ©. 20Ces deux lois ont Ă©tĂ© pensĂ©es, en leur temps, surtout pour la seconde, pour une vĂ©ritable rupture, malgrĂ© la modestie du financement environ 60 euros par an et par Ă©lĂšve scolarisĂ©40. Il sâagit pour la premiĂšre fois dâun financement public concernant tous les Ă©lĂšves dans le cadre dâun rĂ©gime rĂ©publicain, mĂȘme si ce financement est posĂ©, dĂšs le dĂ©part comme provisoire, en lâattente dâune solution dĂ©finitive. La premiĂšre loi est plus banale. La loi du 21 septembre 1951 ouvre en effet un crĂ©dit dans le cadre des bourses nationales pour les Ă©lĂšves boursiers les plus mĂ©ritants quâils soient inscrits dans lâenseignement public ou dans lâenseignement privĂ©. Cette attribution entraĂźne ipso facto un contrĂŽle de la qualitĂ© de lâenseignement et des conditions de diplĂŽme circulaire du 31 octobre 1951. Les boursiers ne concernent, en 1958, que 5 % du total des Ă©lĂšves de lâenseignement privĂ©. 41 Commission chargĂ©e de lâĂ©tude des rapports entre lâĂtat et lâenseignement privĂ©, rapport gĂ©nĂ©ral, p ... 21En revanche, la loi BarangĂ© du 28 septembre 1951 et la circulaire dâapplication du 15 septembre 1952, suite au rĂšglement dâadministration publique du 5 dĂ©cembre 1951 rompt avec les pratiques anciennes, non quâelle finance une Ă©glise, contrairement Ă ses dĂ©tracteurs â lâĂ©cole nâest pas une structure cultuelle â mais elle rompt avec la pratique de non-financement admise depuis 1886 pour lâĂ©cole primaire. Elle institue un compte spĂ©cial du TrĂ©sor et crĂ©e ainsi une allocation Ă la disposition de tout chef de famille â câest bien une aide directe apportĂ©e Ă lâenseignement privĂ©, puisque lâargent est versĂ© non aux familles, mais Ă lâassociation des parents dâĂ©lĂšves de lâĂ©tablissement. Lâobjet est avant tout dâamĂ©liorer le traitement des maĂźtres qui doit ĂȘtre ainsi revalorisĂ© et Ă©ventuellement dâaider au lancement des travaux prĂ©sentant un caractĂšre dâurgence sĂ©curitĂ© et hygiĂšne des locaux, santĂ© des enfants. Dans lâenseignement privĂ©, lâallocation est donc directement mandatĂ©e Ă lâassociation gĂ©rant lâĂ©cole ; dans lâenseignement public, elle est gĂ©rĂ©e par une caisse dĂ©partementale scolaire du Conseil gĂ©nĂ©ral. Un bilan de son application en 1957 par la commission Lapie fait Ă©tat de 82,9 % des sommes versĂ©es dans lâenseignement public et 17,1 % dans lâenseignement privĂ©. En 1957, lâenseignement public a reçu 23,7 milliards de francs de crĂ©dits et lâenseignement privĂ© 4,8 milliards. Dans lâenseignement privĂ©, selon les donnĂ©es de la commission, 478 millions ont servi Ă amĂ©liorer le traitement des maĂźtres, 24 millions Ă construire ou Ă entretenir des bĂątiments, 23 Ă acquĂ©rir ou Ă entretenir du matĂ©riel41. 42 Ămile Poulat, Ă Ă©cole publique, fonds publics », Les idĂ©es en mouvement, aoĂ»t 2000, p. 15 dĂ©ba ... 22La loi BarangĂ© devait ĂȘtre lâobjet dâune intense campagne de mobilisation du ComitĂ© national dâaction laĂŻque CNAL afin de demander son abrogation, rĂ©activant le slogan aux Ă©coles publiques, fonds publics, aux Ă©coles privĂ©es, fonds privĂ©s », slogan rĂ©fĂ©rĂ© Ă la loi de 1886 mais qui ne sây trouve pas prĂ©sent en tant que tel42. Le cas particulier du collĂšge Stanislas Ă Paris 43 Georges Sauve, Le collĂšge Stanislas, Deux siĂšcles dâĂ©ducation, Paris, Ă©ditions patrimoine et mĂ©dia ... 23Pour autant, la mĂ©moire de la lĂ©gislation du XIXe siĂšcle demeure, notamment celle des collĂšges particuliers. Ainsi, par lettre du 25 juin 1951, lâensemble des classes prĂ©paratoires du collĂšge Stanislas est passĂ© Ă la charge de lâĂtat, les professeurs Ă©tant intĂ©grĂ©s ou mutĂ©s aprĂšs un temps de rĂ©flexion de deux ans et remplacĂ©s par des professeurs nommĂ©s par lâinspection gĂ©nĂ©rale, les Ă©lĂšves restant internes dans lâĂ©tablissement privĂ©43. Aussi Ă la veille de la loi DebrĂ©, la situation est-elle la suivante financement de lâensemble du fonctionnement des Ă©tablissements dans le cadre de la loi Marie-BarangĂ©, aides Ă lâinvestissement des Ă©tablissements techniques, financement trĂšs rĂ©duit des Ă©tablissements secondaires, absence total de financement des Ă©coles primaires, financement Ă hauteur de 110 000 000 francs anciens de huit Ă©tablissements secondaires privĂ©s soit 15 % de leur dĂ©pense de fonctionnement courant, selon lâenquĂȘte du ministĂšre â ce qui est un dĂ©passement lĂ©ger du montant autorisĂ© par la loi Falloux, mais ne prĂ©juge pas de lâavenir financier de ces Ă©tablissements. Pour dire les choses simplement, la question de la survie est dĂ©sormais un enjeu rĂ©el. La loi DebrĂ© vient ainsi fort Ă point. Elle entraĂźne une profonde transformation de la logique du financement. La loi DebrĂ© 1959 et ses consĂ©quences 44 MinistĂšre de lâĂducation nationale, RepĂšres et rĂ©fĂ©rences statistiques pour les enseignements et l ... 24Câest Ă©videmment la loi fondatrice. Elle rĂ©organise profondĂ©ment les sources de financement mais nâannule pas la lĂ©gislation antĂ©rieure puisque celle-ci continue de sâappliquer Ă lâensemble des Ă©tablissements et en particulier Ă ceux dits hors contrat » qui nâentrent pas dans le processus lĂ©gislatif de la nouvelle loi. On distinguera les dĂ©penses de fonctionnement et les dĂ©penses dâinvestissement des 11 400 Ă©tablissements sous contrat dont 7900 en premier degrĂ© en 2007. La part du financement privĂ© sous contrat en 2007 par le ministĂšre de lâĂducation programme 139, sâĂ©levait Ă 11,4 % de la mission Enseignement scolaire » soit 6,8 milliards dâeuros sur 60 milliards âŹ. Si lâon inclut, les autres ministĂšres, les mĂ©nages, les entreprises, en 2005, le chiffre Ă©tait sensiblement le mĂȘme 6,7 milliards dâeuros auxquels sâajoutent 2,3 milliards dâeuros par les collectivitĂ©s, 2 milliards dâeuros par les entreprises, 2,4 milliards par les mĂ©nages sur un total de 15 milliards dâeuros enseignement public 82 milliards dâeuros. Les Ă©tablissements non subventionnĂ©s par la loi DebrĂ© vivent pour 3,8 milliards dâeuros des entreprises et pour 2 milliards dâeuros des mĂ©nages et 0,7 milliard des collectivitĂ©s territoriales, sur un total de 7 milliards dâeuros44. Fonctionnement 25Il faut distinguer ce qui relĂšve de lâexternat, qui entre dans le cadre du contrat avec lâĂtat, et le reste garderie, Ă©tude, demi-pension, internat. Ces diffĂ©rentes prestations sont financĂ©es par les parents dâĂ©lĂšves au prix coĂ»tant, sans prise en charge par lâĂtat. Par ailleurs, un certain nombre de frais sont Ă©galement Ă la charge des familles dans le cadre de lâexternat les frais affĂ©rents Ă lâenseignement religieux et Ă lâexercice du culte, le financement des investissements immobiliers, lâacquisition de matĂ©riel dâĂ©quipement scientifique, scolaire ou sportif, la participation aux frais de fonctionnement des structures de lâenseignement catholique. Le montant de la contribution des familles â la scolaritĂ© » â est fixĂ© librement par les responsables de lâĂ©tablissement mais ils sont soumis au contrĂŽle du comptable public ou ne peuvent dĂ©passer un certain seuil. 26On distinguera ensuite les Ă©tablissements sous contrat simple des Ă©tablissements sous contrat dâassociation ; les premiers sont depuis 1980 uniquement situĂ©s dans le premier degrĂ© et sont minoritaires 30 %. Sous le rĂ©gime du contrat simple, le salaire des maĂźtres de droit privĂ© et les charges affĂ©rentes sont pris en compte par lâĂtat. Par ailleurs, selon lâarticle 5 de la loi, les communes peuvent participer aux dĂ©penses de fonctionnement des classes et passer convention avec lâassociation gestionnaire. Elles peuvent verser tout ou partie des dĂ©penses de fonctionnement ou les assumer directement, sans que ce montant puisse ĂȘtre supĂ©rieur Ă celui consenti pour lâĂ©cole publique. Pour le reste, les kermesses, lotos, aide matĂ©rielle des parents ont encore de beaux jours devant eux. Sous le rĂ©gime du contrat dâassociation, la rĂšgle commune de financement est la suivante prise en charge du salaire et des charges sociales des maĂźtres de droit public par lâĂtat, forfait communal ou dâexternat entretien des locaux, frais de chauffage, dâĂ©clairage, de nettoyage, entretien et remplacement du mobilier nâayant pas le caractĂšre de biens dâĂ©quipements, achat dâimprimĂ©s et de registres, rĂ©munĂ©ration des agents de service, de secrĂ©tariat et de surveillance. Les frais de grosses rĂ©parations et dâinvestissement ne sont pas pris en charge. Dans le Premier degrĂ© 45 Charles Conte, Les Factures commencent Ă tomber », Les IdĂ©es en mouvement, no 184, dĂ©cembre 2010 ... 27Dans les Ă©coles, a Ă©tĂ© créé un forfait communal. Depuis la loi Guizot ne peuvent ĂȘtre prises en charge les dĂ©penses liĂ©es au loyer de lâĂ©tablissement car les communes ne paient pas de loyer pour les Ă©coles publiques qui sont propriĂ©tĂ© communale. Par ailleurs, le champ dâintervention des communes est restreint aux Ă©lĂšves des classes Ă©lĂ©mentaires et rien nâest obligatoire pour les classes maternelles ou enfantines et il faut que cela ait Ă©tĂ© expressĂ©ment prĂ©vu dans le contrat. La loi Carle du 28 octobre 2009 a prĂ©cisĂ© que les communes ne pouvaient financer une Ă©cole privĂ©e hors de leur territoire ou dâun regroupement pĂ©dagogique que dans des limites trĂšs restreintes, maladie, absence de place dans lâĂ©cole publique, regroupement de fratrie, distance. Lâavenir dira si loi qui ne devrait concerner, au plus, que 40 000 Ă©lĂšves est le dĂ©but, comme, cela a parfois Ă©tĂ© dit, dâune gĂ©nĂ©ralisation du financement des Ă©coles Ă©lĂ©mentaires privĂ©es, au dĂ©triment de lâĂ©cole publique45. Dans le Second degrĂ© 46 AndrĂ© Robert, Ăcole privĂ©e et Ă©conomie le poids Ă©conomique des Ă©tablissements et la question f ... 28Le forfait dâexternat a dâabord Ă©tĂ© versĂ© par lâĂtat puis partagĂ© avec les collectivitĂ©s territoriales depuis les lois de dĂ©centralisation des 22 juillet 1983 et 25 janvier 1985. Son montant a Ă©tĂ© lâobjet de nombreux contentieux ; depuis la loi du 20 juillet 1992 une rĂšgle de calcul a Ă©tĂ© adoptĂ©e, avec un montant rĂ©visable tous les trois ans, grĂące Ă une enquĂȘte. Le forfait est variable selon le type dâĂ©tablissement, le nombre dâĂ©lĂšves, etc. Le forfait dâexternat du second degrĂ© prend en charge la rĂ©munĂ©ration des personnels de droit privĂ© direction, administration, surveillance de lâexternat et toutes les dĂ©penses affĂ©rentes Ă lâexternat chauffage, Ă©clairage, impĂŽts, assurances, petites rĂ©parations, loyer Ă©ventuellement Ă lâexception de celles qui concernent lâenseignement religieux ou les investissements. DâaprĂšs une Ă©tude de la FNOGEC FĂ©dĂ©ration nationale des organismes de gestion de lâenseignement catholique, confirmĂ©e par RepĂšres et RĂ©fĂ©rences statistiques, Ă©tude reprise par AndrĂ© Robert dans le colloque Ătat et enseignement privĂ© », 21 % des dĂ©penses restent Ă la charge des familles contre 3,5 % dans lâenseignement public46. Pour environ 1/3 des familles, un quotient familial a Ă©tĂ© instaurĂ© pour fixer le niveau de rĂ©tribution scolaire. Les aides aux familles 47 Ferdinand Bellengier, Le chef dâĂ©tablissement et lâĂtat, Berger-Levrault, Paris, 2004, p. 66-68. 48 Circulaire du 5 octobre 1960. 29Il sâagit bien dâun financement de lâenseignement privĂ©, mĂȘme sâil est indirect puisquâil bĂ©nĂ©ficie aux familles concernĂ©es. Lâarticle 7 de la loi DebrĂ© devenu lâarticle 553-1 du Code de lâĂ©ducation prĂ©cise que les collectivitĂ©s territoriales peuvent faire bĂ©nĂ©ficier de mesures Ă caractĂšre social tout enfant sans considĂ©ration de lâĂ©tablissement dâenseignement quâil frĂ©quente ». Câest donc une facultĂ©, mais pas une obligation, mĂȘme sâil y a dĂ©bat sur ce point entre les juridictions47. Les prestations sociales sont principalement48 les bourses, les fournitures scolaires, la distribution de prix, la prise en charge du transport des Ă©lĂšves vers leur Ă©tablissement, lâoctroi dâune aide aux cantines ou lâorganisation dâune restauration scolaire par la municipalitĂ©, mais aussi des subventions pour voyages de classes, classes de neige ou de dĂ©couverte, Ă©tudes surveillĂ©es, aide Ă lâinternat, Ă lâexclusion de tout aide au fonctionnement de lâĂ©tablissement lui-mĂȘme il sâagit dâaide apportĂ©e aux familles â ainsi une aide au chauffage ne peut ĂȘtre attribuĂ©e. Investissement 49 Bruno Poucet, La libertĂ© sous contrat, Paris, Fabert, 2009, p. 185-198. 30Les collectivitĂ©s publiques peuvent accorder librement toutes formes dâaides aux Ă©tablissements techniques privĂ©s subventions, prĂȘts, mise Ă disposition de matĂ©riel. Toutefois, les collectivitĂ©s doivent respecter le schĂ©ma rĂ©gional des formations et toute aide doit faire lâobjet dâune convention qui prĂ©cise lâaffectation de lâaide, la durĂ©e dâamortissement, les conditions de remboursement des sommes non amorties en cas de cessation de lâactivitĂ© dâenseignement Code de lâĂ©ducation, L. 442-7. Il en va de mĂȘme pour les Ă©tablissements agricoles, Ă lâexception des dĂ©penses de premiĂšre construction qui sont interdites. L 442-21. On sait que selon lâarticle 69, la loi Falloux autorise L151-4 la possibilitĂ© dâune subvention du 1/10e ou permet dâobtenir un local pour lâenseignement secondaire. Toutefois, lâinterprĂ©tation du Conseil dâĂtat est la suivante, depuis le 6 avril 1990 le local ne doit pas avoir Ă©tĂ© construit ou acquis spĂ©cialement Ă cet effet, le 1/10e des dĂ©penses doit ĂȘtre calculĂ© hors des subventions reçues des collectivitĂ©s publiques, bref doit ĂȘtre calculĂ© uniquement Ă partir des contributions des familles et des dons. En revanche, la rĂ©forme de la loi Falloux dite loi Bourg-Broc, qui visait Ă financer les investissements Ă hauteur de 50 % de la dĂ©pense totale a Ă©tĂ© repoussĂ©e en janvier 1994 par la sĂ©rie de manifestations que lâon sait49. Par ailleurs, une aide Ă la construction est possible sous forme de garantie dâemprunt aux associations propriĂ©taires, le plus souvent diffĂ©rentes des associations gestionnaires que sont les OGEC au nombre dâenviron 6 000 pour gĂ©rer les 85 000 Ă©tablissements existant aujourdâhui, Ă©tablissements qui emploient environ 200 000 personnes de droit privĂ© lâĂtat ou les collectivitĂ©s territoriales peuvent apporter depuis la loi du 2 dĂ©cembre 1964 article 51 des garanties aux emprunts contractĂ©s par des groupements ou associations Ă caractĂšre national pour la construction et lâamĂ©nagement dâĂ©tablissements scolaires privĂ©s. La loi de dĂ©centralisation du 19 aoĂ»t 1986 a prĂ©cisĂ© que la mĂȘme facultĂ© est ouverte aux collectivitĂ©s territoriales au profit des groupements ou associations Ă caractĂšre local. En revanche, il est toujours strictement interdit de subventionner un Ă©tablissement du 1er degrĂ©. Signalons pour mĂ©moire, car cette loi nâest plus opĂ©ratoire, que lâĂtat a contribuĂ© Ă lâĂ©quipement des Ă©tablissements privĂ©s dans le cadre du plan informatique pour tous en 1986, que des ateliers de technologie ont pu ĂȘtre construits dans le cadre de la rĂ©forme Haby au dĂ©but des annĂ©es 1980. Lâenseignement supĂ©rieur 50 Christian Bonrepeaux, Le Monde, 14 dĂ©cembre 2009, p. 10 ; Didier Peiron, La Croix, 28 dĂ©cembre 200 ... 31En lâabsence de disposition contraire prĂ©vue dans la loi de 1875, rien nâinterdit Ă une collectivitĂ© locale de subventionner un Ă©tablissement dâenseignement supĂ©rieur privĂ©. Toutefois, aprĂšs avoir hĂ©sitĂ©, les pouvoirs publics en 1959, ont retirĂ© lâenseignement supĂ©rieur du processus lĂ©gislatif. Il nây a donc pas de contractualisation avec lâĂtat, mais une subvention renouvelable chaque annĂ©e depuis le milieu des annĂ©es 1960 pour les instituts catholiques. Ceux-ci ne lâavaient pas demandĂ© pour des raisons dâindĂ©pendance et, en particulier, Ă cause de lâexistence des diplĂŽmes canoniques de thĂ©ologie, de philosophie et de droit canon. LâidĂ©e de contractualisation a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ©e au niveau gouvernemental mais il ne sâagit pas, contrairement Ă certaines interprĂ©tations, dâune contractualisation sur le modĂšle de la loi DebrĂ© mais dâune sorte de convention pluriannuelle dans le cadre des contrats quadriennaux des universitĂ©s50. Par ailleurs, depuis la loi du 3 fĂ©vrier 1953, les Ă©tablissements dâenseignement supĂ©rieur habilitĂ©s peuvent recevoir des boursiers nationaux. PrĂ©cisons, afin dâĂȘtre Ă peu prĂšs complet, que dâautres structures dâenseignement supĂ©rieur ont Ă©tĂ© financĂ©es par lâĂtat, tel lâInstitut de philosophie comparĂ©e jusquâen 1982, puis par la municipalitĂ© de Paris, ou mĂȘme par les dĂ©partements, tel le pĂŽle universitaire LĂ©onard de Vinci dans le dĂ©partement des Hauts-de-Seine. 32Le financement de lâenseignement privĂ© reste bien au XXe siĂšcle, en dĂ©pit de tentative contradictoire, un financement mixte, mi-public, mi privĂ©, mĂȘme si la part des fonds publics a Ă©tĂ© croissante, Ă partir du moment oĂč la loi DebrĂ© a Ă©tĂ© promulguĂ©e. Sans me prononcer ici sur le bien-fondĂ© ou non dâun tel financement qui reste objet de dĂ©bat rĂ©current, bien entendu se pose la question de savoir si cette extension des fonds publics permet un accĂšs plus diversifiĂ© socialement aux Ă©tablissements privĂ©s, dans la mesure oĂč ils ne sâinscrivent pas dans une dynamique de concurrence par rapport Ă lâenseignement public ou, si au contraire, ils participent Ă la dĂ©sagrĂ©gation de ce dernier. Il y a lĂ un vaste champ de recherche Ă explorer. Notes 1 Martine Cohen, De lâĂ©cole juive... aux Ă©coles juives. PremiĂšre approche sociologique » dans Bruno Poucet dir., Ătat et enseignement privĂ©, Rennes, PUR, 2011, p. 237-259. 2 Le directeur est en ce cas propriĂ©taire et transmet ce patrimoine Ă ses hĂ©ritiers. 3 Câest le cas des Ă©coles catholiques qui, mĂȘme lorsquâelles sont fondĂ©es par des individus, ne leur appartiennent pas en propre et sont transmis par le biais dâassociation ou de sociĂ©tĂ©. 4 En 1966, 40 % Ă©taient des sociĂ©tĂ©s, 33 % des associations, 17 % des personnes physiques ou congrĂ©gations, 10 % des sociĂ©tĂ©s Ă capitaux, Nicole Fontaine, Un bilan, dix ans dâapplication de la loi DebrĂ©, Paris, Imp. Les Nouvelles, 1969, p. 96. 5 Code de lâĂ©ducation, L. 151-3-151-6 ; Jean-Paul Durand, La libertĂ© des congrĂ©gations religieuses en France, Paris, Cerf, 1899, 3 vol. ; LibertĂ© religieuse et rĂ©gime des cultes en droit français, Paris, Cerf, 2005. 6 Une Ă©cole privĂ©e, selon la Cour de cassation se dĂ©fini ainsi Est constitutif dâune Ă©cole le fait de donner un enseignement habituellement en commun Ă trois enfants appartenant Ă deux familles diffĂ©rentes », DĂ©cret 1887, dames Martin et Gauthier. Sabine Monchambert, La LibertĂ© dâenseignement, Paris, PUF, 1992, p. 103-104. 7 Selon Sabine Monchambert une seule exception en 1891 a Ă©tĂ© admise pour la ville dâEspalion qui avait des classes primaires annexĂ©es Ă un Ă©tablissement secondaire Sabine Monchambert, La LibertĂ© dâenseignement, op. cit., p. 103. 8 On comprend ainsi, dans les annĂ©es 1950, la virulence de lâopposition de certains menĂ©s par Mgr Cazaux, Ă©vĂȘque de VendĂ©e, lorsquâil sâest agi de mettre sur pieds un impĂŽt » sur les bĂ©nĂ©fices rĂ©alisĂ©s dans les kermesses. 9 Gaston Monin, Lâenseignement libre, t. 1, Paris, Imprimerie Matot-Braine, 1953, p. 9. 10 Bruno Poucet, Entre lâĂglise et la RĂ©publique, Paris, Ăditions de lâAtelier, 1998, p. 22-25. Voir aussi Bulletin du Syndicat de lâenseignement libre secondaire et supĂ©rieur, lâEnseignement libre qui paraĂźt depuis 1902. 11 Gaston Monin, Lâenseignement libre, op. cit., p. 124. 12 En 1940, le cardinal LiĂ©nart tentera â en vain â de sâappuyer sur ce prĂ©cĂ©dent afin dâobtenir une gĂ©nĂ©ralisation des aides Ă lâensemble des Ă©coles de son diocĂšse, au prĂ©texte quâelles ont rĂ©pondu Ă une situation exceptionnelle de fait de la guerre et de lâinvasion de cette partie du territoire par les allemands. 13 UltĂ©rieurement les dispositions de la loi seront insĂ©rĂ©es dans le code de lâenseignement technique Ă©tablis par application de la loi du 28 novembre 1955 et annexĂ© au dĂ©cret du 14 septembre 1956. 14 BOEN no 25bis du 4 septembre 1947. 15 AN, CHAN, 5AG1/sol/272, procĂšs-verbal du 10 juillet 1959. 16 Ordonnance du 21 fĂ©vrier 1821, confirmĂ© par lâarrĂȘtĂ© du recteur dĂ©partemental de lâacadĂ©mie de Paris du 29 mars 1851 pour le collĂšge Stanislas Ă©tablissement fondĂ© en 1804, voir Philippe Savoie, Les enseignants du secondaire, textes officiels, t. 1, 1802-1914, Paris, INRP/Economica, 2000, p. 177-178, 305. 17 AN, CHAN, 71AJ66, note Ă lâattention de M. Lebettre du 2 octobre 1959. Convention du 11 novembre 1896 passĂ©e en application dâune loi du 24 juin 1897 !, une nouvelle convention sera signĂ©e le 16 aoĂ»t 1901 et une autre le 3 mai 1944. Les inspecteurs gĂ©nĂ©raux peuvent inspecter les classes ainsi que les inspecteurs de lâordre administratif et Ă©conomique. 18 AD de la Somme, fonds du rectorat II T 80, Conseil acadĂ©mique, lettre du supĂ©rieur du Grand sĂ©minaire dâAmiens du 15 avril 1823. 19 Ibid., fonds du rectorat II T 92, Rapport dâinspection du 22 avril 1828 du recteur Guillon, oĂč il souligne que lâinstitution accueille 207 Ă©lĂšves dont 140 se destinent Ă lâĂ©tat ecclĂ©siastique. LâannĂ©e suivante, il compte 254 Ă©lĂšves. 20 Georges Hacquard, Histoire dâune institution française, lâĂ©cole alsacienne, Paris, Pauvert/Suger, 1982. 21 Bruno Poucet, La libertĂ© sous contrat, Paris, Fabert, 2010, p. 27. 22 MichĂšle Cointet, LâĂglise sous Vichy, Paris, Perrin, 1998, p. 64-136. 23 Archives historiques du diocĂšse de Paris dĂ©sormais AHDP, 1D XIV/24. 24 Archives historiques du diocĂšse de Lille dĂ©sormais AHDL 2B 101, compte-rendu de lâAssemblĂ©e des cardinaux et archevĂȘques ACA du 15 janvier 1941. 25 On lira son tĂ©moignage dans JĂ©rĂŽme Carcopino, Souvenirs de Sept ans, Paris, Flammarion, 1957, p. 316-335. 26 AHDL, 9 Z 1, lettre de JĂ©rĂŽme Carcopino au Cardinal LiĂ©nart du 29 septembre 1941, et au cardinal Suhard, 1D XIV/24. 27 Patrick Cabanel, La RĂ©publique du certificat dâĂ©tudes, Paris, Belin, 2002, p. 231-240. Ce diplĂŽme disparaitra avec la loi DebrĂ©. 28 Philippe Dazet-Brun, Auguste Champetier de Ribes, Un catholique social en politique 1882-1947, SĂ©guier, 2008, p. 387-404 ; Bruno Poucet, NĂ©gociations publiques et nĂ©gociations secrĂštes au cĆur des tensions scolaires entre enseignement public et enseignement privĂ© entre 1950 et 1970 » dans Jean-François Condette dir., Ăducation, religion, laĂŻcitĂ© XVIe-XXe siĂšcle, Lille, CEGES, UniversitĂ© de Lille III, p. 509-528. 29 AHDL, 9J 3 2322, note dâHenri Chappoulie au marĂ©chal PĂ©tain du 27 fĂ©vrier 1944. Ainsi, en 1944, il est demandĂ© que le crĂ©dit passe de 490 Ă 600 millions de francs afin de tenir compte du relĂšvement du traitement des instituteurs de lâenseignement public. 30 AN, CAC 800085, article 12, lettre de lâĂ©vĂȘque Lucien Martin au prĂ©fet G. Mumber du 10 fĂ©vrier 1942, rapport de lâinspecteur dâacadĂ©mie Meyer au prĂ©fet de la Somme du 27 dĂ©cembre 1943. Entre 1942 et 1944, on passe de 36 Ă 38 Ă©coles subventionnĂ©es et dâune somme de 1,6 million Ă 2, 2 millions. 31 AN, CAC 840085, article 14, lâinstruction nâa pas Ă©tĂ© envoyĂ©e mais transmise verbalement. 32 AN, CAC 1990252, article 3, dossier LiĂ©nart ». 33 Archives historiques du diocĂšse de Bordeaux AHDB, 1D 8/70, lettre Ă lâarchevĂȘque de Bordeaux. 34 AHDL, J31, rapport au marĂ©chal PĂ©tain du 15 mai 1941. 35 AN, CHAN, 2 AG/496, proposition du 17 avril 1941. 36 AHDP, 1D XIV/24, lettre dâEmmanuel Suhard Ă Carcopino du 3 octobre 1941 sur le projet de loi Au surplus, il avait Ă©tĂ© demandĂ© au gouvernement de venir en aide aux pĂšres de familles qui veulent pour leurs enfants une Ă©ducation chrĂ©tienne. » 37 AN, CHAN, F17 13 390, rapport du 6 juin 1944. 38 AN, CHAN 71J66, note du 2 octobre 1959 de Jacques Voisin Ă lâattention de M. Lebettre, conseiller technique du ministre. 39 AN, CHAN 71 J 66, note du 2 octobre. En 1958, 30 milliards de francs sont inscrits au budget pour la loi BarangĂ© dont 5 milliards pour lâenseignement privĂ©, contre 110 millions pour les crĂ©dits des huit Ă©tablissements financĂ©s par lâĂtat. 40 1 000 francs initialement par trimestre de scolaritĂ©. 41 Commission chargĂ©e de lâĂ©tude des rapports entre lâĂtat et lâenseignement privĂ©, rapport gĂ©nĂ©ral, p. 81. 42 Ămile Poulat, Ă Ă©cole publique, fonds publics », Les idĂ©es en mouvement, aoĂ»t 2000, p. 15 dĂ©bat avec Louis Astre milliards de francs sont Boussinesq. 43 Georges Sauve, Le collĂšge Stanislas, Deux siĂšcles dâĂ©ducation, Paris, Ă©ditions patrimoine et mĂ©dias, 1994, texte de la convention avec lâarchevĂȘchĂ© de Paris, p. 421 ; MinistĂšre de lâĂducation nationale, Commission chargĂ©e de lâĂ©tude des rapports entre lâĂtat et lâenseignement privĂ©, Rapport gĂ©nĂ©ral, Paris, SEVEPEN, 1959, p. 110. 44 MinistĂšre de lâĂducation nationale, RepĂšres et rĂ©fĂ©rences statistiques pour les enseignements et la formation, Paris, MEN, 2007, p. 331. 45 Charles Conte, Les Factures commencent Ă tomber », Les IdĂ©es en mouvement, no 184, dĂ©cembre 2010, p. 7. 46 AndrĂ© Robert, Ăcole privĂ©e et Ă©conomie le poids Ă©conomique des Ă©tablissements et la question financiĂšre » dans Bruno Poucet dir., Ătat et enseignement privĂ©, Rennes, PUR, 2011, p. 199-209. 47 Ferdinand Bellengier, Le chef dâĂ©tablissement et lâĂtat, Berger-Levrault, Paris, 2004, p. 66-68. 48 Circulaire du 5 octobre 1960. 49 Bruno Poucet, La libertĂ© sous contrat, Paris, Fabert, 2009, p. 185-198. 50 Christian Bonrepeaux, Le Monde, 14 dĂ©cembre 2009, p. 10 ; Didier Peiron, La Croix, 28 dĂ©cembre 2009 ; La lettre du Monde de lâĂ©ducation no 650. 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Pourles Ă©coles publiques, cette question est traitĂ©e par l'article L. 212-8 du code de l'Ă©ducation. En vertu de l'article L. 442-9 du code de l'Ă©ducation, le principe de la rĂ©partition des dĂ©penses de fonctionnement par accord entre commune d'accueil et commune de rĂ©sidence Ă©tait dĂ©jĂ applicable au financement des Ă©coles privĂ©es MENU phone_callback mail_outline pin_drop search Bienvenue sur le nouveau site du SNUipp-FSU 70 Fermer Alerte Nouveau circulaire disponible dans votre section phone_callback Redirection en cours... Financementdes Ă©coles privĂ©es : la proposition de loi Carle se veut un compromis - Louise Fessard, MĂ©diapart, 28 septembre 2009 mardi 29 septembre 2009 , par Laurence LâAssemblĂ©e nationale a entĂ©rinĂ© dĂ©finitivement lundi 28 septembre la proposition de loi sur le « forfait communal » du sĂ©nateur UMP de Haute-Savoie, Jean-Claude Carle, dĂ©jĂ adoptĂ©e en>> Ă lire aussi. Sarlat les Ă©coles dans les starting-blocks » pour la rentrĂ©eQuand le maire Jean-Jacques de Peretti nâa pas trop envie de discuter, il rĂ©torque que câest lâancien Ă©dile communiste Louis Delmon qui lâa instaurĂ©e, que cette dotation est maintenant obligatoire de par la loi, que câest une aide pour les enfants et non pas pour lâĂ©cole et que chaque enfant doit ĂȘtre soutenu, quâil soit scolarisĂ© dans le privĂ© ou le mandature, nouveaux interlocuteurs. Mardi 29 septembre, lors de la rĂ©union du Conseil municipal au centre culturel, devant une vingtaine de spectateurs !, câest Luis Ferreyra qui sâest collĂ© au dossier, avec dâautres arguments que par le passĂ©. LâĂ©lu dâopposition Les Insoumis, issu de la liste citoyenne Ma commune-Ma planĂšte, nâa pas attaquĂ© sur une base idĂ©ologique en opposant privĂ© et public, lui-mĂȘme Ă©tant enseignant et ayant exercĂ© au collĂšge Saint-Joseph. Avec un Ă©tendard de laĂŻcitĂ©, il sâest demandĂ© si la dotation nâĂ©tait pas trop Ă©levĂ©e, pointant le fait quâil nây ait pas de dĂ©tails chiffrĂ©s dans la dĂ©libĂ©ration.>> Ă lire aussi. Dordogne lâĂ©lu dâopposition, attaquĂ© pour diffamation Ă Sarlat, est restĂ© de marbreComparaison avec d'autres villesAvec ironie, lâĂ©lu a soulignĂ© lâavant-gardisme et la gĂ©nĂ©rositĂ© du maire dans le financement des Ă©coles privĂ©es. En effet, vous nâavez pas attendu que le prĂ©sident Macron oblige les communes Ă financer les Ă©coles privĂ©es maternelles en rendant lâenseignement obligatoire dĂšs 3 ans. Vous avez toujours financĂ© la maternelle Sainte-Croix, mĂȘme quand cela Ă©tait facultatif pour une commune, jusquâĂ 2019. Dans ce sens, vous ĂȘtes un protomacroniste, un macroniste avant lâheure. Ce qui nous Ă©claire, par ailleurs, sur votre propre Ă©volution politique. » Vous ĂȘtes un protomacroniste, un macroniste avant lâheure. Ce qui nous Ă©claire, par ailleurs, sur votre propre Ă©volution politique »Plus pragmatique, Ferreyra sâinterroge sur le montant de la subvention quâil juge trop Ă©levĂ©, au-delĂ de la part obligatoire. Il en veut pour preuve la Ville dâApt Vaucluse, de mĂȘme dimension que Sarlat, qui verserait 355 euros pour chaque Ă©lĂšve dâĂ©lĂ©mentaire et 505 euros pour les maternelles, soit quatre fois moins quâĂ Sarlat. Ferreyra est allĂ© plus loin, en disant quâĂ Paris, la moyenne ne serait que de 827 euros par petit, et quâau niveau national elle serait de 1 200 la dĂ©viationLe premier magistrat a expliquĂ© que lâĂ©cole Sainte-Croix comptait 44 Ă©lĂšves, 16 en maternelle et 28 en Ă©lĂ©mentaire. Selon un principe dâĂ©galitĂ© avec les Ă©coles publiques de la ville, pour lesquelles le coĂ»t » dâun Ă©lĂšve a Ă©tĂ© Ă©valuĂ© Ă 2 045 euros en maternelle et 1 163 euros en Ă©lĂ©mentaire, les mĂȘmes sommes sont allouĂ©es par Ă©lĂšve Ă Sainte-Croix. Si vous voulez baisser, câest possible, est revenu Ferreyra, et dĂ©ployer cet argent autrement. » Pour le maire Nous ne subventionnons pas uniquement lâĂ©cole, nous subventionnons les enfants qui vont Ă lâĂ©cole, surtout. » Ferreyra, en invoquant des valeurs de laĂŻcitĂ© et de prioritĂ© Ă lâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral », un manque de transparence » de la dĂ©libĂ©ration, a motivĂ© son vote contre » et invitĂ© les membres de la majoritĂ© de sensibilitĂ© de gauche » Ă faire de mĂȘme. Il nâa pas Ă©tĂ© suivi.Lescommunes bientĂŽt obligĂ©es de financer les Ă©coles privĂ©es ? Une nouvelle disposition lĂ©gale a vu le jour pour « le calcul des contributions des communes aux dĂ©penses obligatoires concernant les classes des Ă©coles privĂ©es ». Contacter le comitĂ©; AdhĂ©rer; Les listes d'Attac93Sud; La lettre d'information; Facebook Attac 93 Sud; Rechercher : Rechercher dans MENU phone_callback mail_outline pin_drop search Bienvenue sur le nouveau site du SNUipp-FSU 72 Fermer Alerte Nouveau circulaire disponible dans votre section phone_callback Redirection en cours...
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