Unpoilu, un soldat, de la bataille de Verdun 1916 écrit une lettre - première guerre mondiale 14-18 - lettres de poilus Un dessin animé réalisé par les élèv
"La sentence est tombée je vais être fusillé pour l'exemple, demain, avec six de mes camarades, pour refus d'obtempérer."Le 30 mai 1917Léonie chérie,J'ai confié cette dernière lettre à des mains amies en espérant qu'elle t'arrive un jour afin que tu saches la vérité et parce que je veux aujourd'hui témoigner de l'horreur de cette nous sommes arrivés ici, la plaine était magnifique. Aujourd'hui, les rives de l'Aisne ressemblent au pays de la mort. La terre est bouleversée, brûlée. Le paysage n'est plus que champ de ruines. Nous sommes dans les tranchées de première ligne. En plus des balles, des bombes, des barbelés, c'est la guerre des mines avec la perspective de sauter à tout moment. Nous sommes sales, nos frusques sont en lambeaux. Nous pataugeons dans la boue, une boue de glaise, épaisse, collante dont il est impossible de se débarrasser. Les tranchées s'écroulent sous les obus et mettent à jour des corps, des ossements et des crânes, l'odeur est manque l'eau, les latrines, la soupe. Nous sommes mal ravitaillés, la galetouse est bien vide ! Un seul repas de nuit et qui arrive froid à cause de la longueur des boyaux à parcourir. Nous n'avons même plus de sèches pour nous réconforter parfois encore un peu de jus et une rasade de casse-pattes pour nous partons au combat l'épingle à chapeau au fusil. Il est difficile de se mouvoir, coiffés d'un casque en tôle d'acier lourd et incommode mais qui protège des ricochets et encombrés de tout l'attirail contre les gaz asphyxiants. Nous avons participé à des offensives à outrance qui ont toutes échoué sur des montagnes de cadavres. Ces incessants combats nous ont laissé exténués et désespérés. Les malheureux estropiés que le monde va regarder d'un air dédaigneux à leur retour, auront-ils seulement droit à la petite croix de guerre pour les dédommager d'un bras, d'une jambe en moins ? Cette guerre nous apparaît à tous comme une infâme et inutile 16 avril, le général Nivelle a lancé une nouvelle attaque au Chemin des Dames. Ce fut un échec, un désastre ! Partout des morts ! Lorsque j'avançais les sentiments n'existaient plus, la peur, l'amour, plus rien n'avait de sens. Il importait juste d'aller de l'avant, de courir, de tirer et partout les soldats tombaient en hurlant de douleur. Les pentes d'accès boisées, étaient rudes .Perdu dans le brouillard, le fusil à l'épaule j'errais, la sueur dégoulinant dans mon dos. Le champ de bataille me donnait la nausée. Un vrai charnier s'étendait à mes pieds. J'ai descendu la butte en enjambant les corps désarticulés, une haine terrible s'emparant de assaut a semé le trouble chez tous les poilus et forcé notre désillusion. Depuis, on ne supporte plus les sacrifices inutiles, les mensonges de l'état major. Tous les combattants désespèrent de l'existence, beaucoup ont déserté et personne ne veut plus marcher. Des tracts circulent pour nous inciter à déposer les armes. La semaine dernière, le régiment entier n'a pas voulu sortir une nouvelle fois de la tranchée, nous avons refusé de continuer à attaquer mais pas de nos officiers ont été chargés de nous juger. J'ai été condamné à passer en conseil de guerre exceptionnel, sans aucun recours possible. La sentence est tombée je vais être fusillé pour l'exemple, demain, avec six de mes camarades, pour refus d'obtempérer. En nous exécutant, nos supérieurs ont pour objectif d'aider les combattants à retrouver le goût de l'obéissance, je ne crois pas qu'ils y Léonie chérie que je ne suis pas coupable mais victime d'une justice expéditive ? Je vais finir dans la fosse commune des morts honteux, oubliés de l'histoire. Je ne mourrai pas au front mais les yeux bandés, à l'aube, agenouillé devant le peloton d'exécution. Je regrette tant ma Léonie la douleur et la honte que ma triste fin va t' si difficile de savoir que je ne te reverrai plus et que ma fille grandira sans moi. Concevoir cette enfant avant mon départ au combat était une si douce et si jolie folie mais aujourd'hui, vous laisser seules toutes les deux me brise le cœur. Je vous demande pardon mes anges de vous mon amour de taire à ma petite Jeanne les circonstances exactes de ma disparition. Dis-lui que son père est tombé en héros sur le champ de bataille, parle-lui de la bravoure et la vaillance des soldats et si un jour, la mémoire des poilus fusillés pour l'exemple est réhabilitée, mais je n'y crois guère, alors seulement, et si tu le juges nécessaire, montre-lui cette doutez jamais toutes les deux de mon honneur et de mon courage car la France nous a trahi et la France va nous aussi ma douce Léonie, lorsque le temps aura lissé ta douleur, de ne pas renoncer à être heureuse, de continuer à sourire à la vie, ma mort sera ainsi moins cruelle. Je vous souhaite à toutes les deux, mes petites femmes, tout le bonheur que vous méritez et que je ne pourrai pas vous donner. Je vous embrasse, le cœur au bord des larmes. Vos merveilleux visages, gravés dans ma mémoire, seront mon dernier réconfort avant la ton mari qui t'aime tant.publiée par LR Leucart sur Facebook
Lettred'un poilu à sa femme : les conditions de vie dans les tranchées Ma chérie, Hadrien 18ans part à la guerre le 21 août 1914. Je suis actuellement à Verdun au front. Les conditions de vie sont exécrables. Laisse-moi te raconter tout cela. Je suis en 1ère ligne pour 24h, on va être tranquille.
Lettre d'un Poilu ! J'étais heureux, à vingt ans, la vie devant moi Et un jour la guerre, l'horreur durant des mois Combattre l'ennemi, survivre dans la boue A supporter l'enfer, la mort, j'étais à bout ! Voir tous ces corps déchiquetés par les obus Fauchés par la mitraille, toujours à l'affût Avec la peur au ventre, mourir sous les balles Tous ces gars gisant sous les pierres tombales ! Tant de croix plantées dans les carrés militaires Un million quatre cent mille dans la terre Tant d’hommes tués pour la France, la patrie La guerre est devenue une vraie industrie ! L'état français va commémorer la victoire De tous les braves soldats, narrer leurs histoires Mais que reste-t-il vraiment de leurs sacrifices Tant de jeunesse disparue, quels bénéfices ? Je ne reconnais plus mon pays, votre mémoire Oublie tous ces héros montant à l'abattoir Ils ont donné leur vie pour votre liberté Car j'écris cette lettre pour vous alerter ! Vous vivez en paix depuis tant de décennies Vous ne subissez plus de folle tyrannie Mais prenez garde au monstre qui sommeille en vous Il peut s'éveiller, au mal donner rendez-vous ! La France est belle et grande, n’est pas la putain Des profiteurs élus par un mauvais scrutin La France n’est pas leur trésor ou leur butin Attention aux réactions des mutins !
Al'intérieur: une cinquantaine de lettres écrites de la main d'un Poilu de la guerre de 14. Une des lettres envoyées par Armand Laborey à sa soeur - Arch. dép. 21, cliché : F. Petot/A. Sauvage
Moment d'émotion et de recueillement vendredi matin, en face du monument aux Morts des Camoins 11e. Réplique de la lettre de son arrière-arrière-grand-oncle en mains, Clara Drouhot lit les derniers mots de Jean Soulagnes, mort sur le front pendant la guerre de 14-18 et s'adressant le 27 mai 1915 à son "seul ami" Jean Audiffen. "Vous ne refuserez pas le pénible service, en cas d'événement grave, d'avertir ma famille et ma fiancée qu'avant de mourir, après avoir donné ma vie au pays, mon âme ne pense qu'à eux", récite du haut de ses 8 ans la jeune fille entourée de ses parents. Prémonitoire lettre. Le 8 juin 1915, Jean Soulagnes est tué dans le nord de la France, sur le front de la Somme, à Hébuterne. Pendant 103 ans, le nom de Jean Soulagnes ne sera plus il ressort des tranchées en 2018 à la faveur d'une enquête des policiers de la BSU de la Division centre de Marseille. À la suite d'une série de cambriolage à Marseille et dans sa périphérie, une perquisition est menée au domicile d'un suspect dans le 5e arrondissement de la cité phocéenne. Ici et là des preuves des méfaits sont trouvées. Au fond d'un sac en plastique, la lettre de Jean Soulagnes, pliée en quatre. Le major Laurent est chargé de l'enquête. "Nous avons tout de suite compris qu'il s'agissait d'une pièce rare. D'une saisie différente", rembobine-t-il. Par chance, la lettre est en bon lecture empreint les enquêteurs d'une émotion rare. "À travers elle, on peut mesurer tout le dévouement des soldats", souligne avec solennité le directeur départemental de la sécurité publique, Jean-Marie Salanova. Cette trace de l'histoire de France, ce témoignage rare pourrait ne rester qu'une pièce à conviction sous scellé dans une enquête criminelle. En accord avec sa direction, la cellule communication de la DDSP décide de pousser plus loin les enquête participativePas n'importe comment, pas par n'importe quel biais les citoyens du Net, les généalogistes vont être mis à contribution. Via les réseaux sociaux, les comptes Facebook et Twitter de la police nationale des Bouches-du-Rhône, la lettre est publiée. Le message qui l'accompagne est important. Il invite quiconque à donner des informations sur Jean Soulagnes dans le but de remettre la lettre à ses quelques heures, les policiers obtiennent des milliers de réponses. Beaucoup d'encouragements et surtout des éléments pertinents sur Jean Soulagnes recueillis entre autres par Marie-Louise Bicais lire ci-dessous, généalogiste amateur sur Marseille. Premier réflexe, elle consulte les Archives départementales et met au jour une série de documents retraçant la vie du soldat. Son acte de naissance et son acte de décès imprimés, avec les autres enquêteurs derrière leurs ordinateurs, elle trouve le nom des parents proches. Le nom de sa fiancée Marthe de Sorbiers remonte également à la surface. Les généalogistes découvriront qu'elle s'est mariée cinq ans après la mort de Jean Soulagnes. "C'est la vie", commente avec émotion Marie-Louise, pas au bout de ses remontant le fil des archives, elle met en évidence le nom de Drouhot. Sur différents sites de généalogie, cette famille basée en Côte d'Or a publié une partie de son arbre généalogique. Suffisant pour que les enquêteurs du Net fassent le lien avec Jean Soulagne. La cellule communication de la police nationale des Bouches-du-Rhône se charge de certifier le lien de filiation. Stéphane Drouhot est l'arrière-petit-neveu du soldat mort au moins de 48 heures et grâce à l'investissement de milliers de personnes, la lettre va pouvoir leur être remise. Plus de 103 ans après, le rendez-vous fut donc donné dans l'une des salles de l'Hôtel de police de Marseille avant de se rendre devant le monument aux Morts des Camoins. Au milieu de la dizaine de noms rappelant le sacrifice de cette jeunesse française durant la Première Guerre mondiale figure celui de Jean Soulagnes. En haut de la stèle du monument, un message "Aux enfants des Camoins morts pour la France". Le 1818 l'incroyable histoire de la lettre d'un poilu marseillais retrouvée 103 ans après Marie-Louis Bicais, généalogiste "La généalogie est passionnante" Comment enquête un généalogiste ?Déjà en étant curieux ! Pour trouver l'histoire de sa famille et la remonter. On procède comme la police on trouve un petit bout de fil et on déroule. À partir d'un nom, on part à la recherche de l'acte de naissance. On le trouve sur le site des archives départementales. Il y a énormément d'archives en ligne désormais, elles sont numérisées. Sur l'acte de naissance, on a le nom des parents, etc. Avec les archives en ligne, c'est formidable car on peut tout faire depuis son fauteuil chez soi. Et une fois qu'on a le nom des parents, on va sur un site de généalogie, on tape le nom et on regarde si quelque chose sort. Aujourd'hui, il y a deux sites importants de généalogie Généanet et Philae. je recommande aux gens de mettre son arbre généalogique. Car on met à disposition des informations, ce qui fait qu'il suffit de taper un nom pour reconstituer des choses. C'est passionnant on ne s'en lasse pas. Ça fait 25 ans que je fais de la généalogie. J'ai pu retracer l'histoire de ma famille jusqu'au XIIe siècle. Comment avez-vous procédé avec l'histoire du poilu ?Effectivement. On a trouvé le nom Soulagnes dans un arbre généalogique sur le Net. C'était bien lui car c'était les mêmes parents sur l'acte de naissance. Il était là avec ses frères et soeurs. Il n'avait pas de descendance donc il fallait chercher s'il y a avait des traces de frères et soeurs et on a trouvé la trace de l'une de ses soeurs dans l'arbre de monsieur Drouhot. Tout le monde n'a pas son arbre généalogique sur internet. L'avantage avec Monsieur Drouhot, c'est qu'il a eu la curiosité de faire des recherches et de mettre son arbre sur internet, donc on trouve son arrière-grand-mère, etc. Mais si les autres frères et soeurs de Jean Soulagnes ont eu une descendance mais que cette descendance n'a pas été curieuse pour faire la généalogie, on ne connaîtra pas les descendants. Quid du destinataire de la lettre, Jean Audiffen ?Pour Monsieur Audiffen, certains pensent avoir trouvé qui il était mais je crois qu'ils n'ont pas la certitude que c'était le bon. En revanche, pour la fiancée, quelqu'un a trouvé son nom dans l'avis de décès de Jean Soulagnes. Elle était sur un arbre sur un internet et je suis allée voir son acte de mariage sur les archives départementales. Elle s'est mariée en 1920. Le soldat est décédé en 1915. C'est passionnant de retracer ces pans d'histoire de France. Il est l’arrière-petit-neveu du poiluStéphane Drouhot est venu de Côte d'Or avec sa femme et sa fille, Il parle d'un "lien invisible". D'un "sentiment étrange" lors de ses passages à Marseille pour les vacances. Sa mère Arlette lui avait confié que ses lointains aïeuls pouvaient être originaires de la région. Mais de sa Côte d'Or natale, Stéphane Drouhot, 48 ans, n'aurait jamais imaginé se retrouver aux Camoins pour recevoir des mains de la police nationale la lettre de son arrière-grand-oncle décédé sur le front de la Somme. "Quand j'ai appris la nouvelle, je suis tombé des nues", assure-t-il avec émotion. Ce n'est pas la la suite de l'appel sur Twitter, une formidable chaîne de recherches s'est mise en place. En moins de deux jours, son nom est retrouvé par les généalogistes amateurs. "J'ai compté. J'ai reçu 236 mails pour me dire qu'une lettre avait été retrouvée", souligne avec étonnement le Bourguignon. Un par un, il leur répond. Par téléphone, le major Louis lui confirme la nouvelle. Ses propres recherches permettent de construire son arbre généalogique et de mieux comprendre sa propre d'une famille de quatre enfants, Jean Soulagnes avait une grande soeur prénommée Anita. Pendant la guerre, elle s'était mariée avec un officier originaire de Côte d'Or. Voilà pour son ascendance directe mais il lui manque des éléments sur les descendants des frères et soeurs du soldat. "Cela m'importe car eux aussi pourraient avoir un exemplaire de la lettre", relate Stéphane Drouhot. Pour sa part, le fac-similé va rejoindre un mur de sa maison où les différentes décorations de ses aïeuls sont affichées. Ses propres recherches généalogiques font état d'un certain nombre de décorations militaires dans sa famille. "Au-delà de cela, ce qui m'intéresse vraiment, ce sont les petites histoires". Avec la lettre retrouvée du poilu, il en a une grande à raconter.
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LA DERNIÈRE LETTRE D'UN POILU À SA FEMMELES POILUS, HÉROS ÉTERNELS" LA SENTENCE EST TOMBÉE JE VAIS ÊTRE FUSILLÉ POUR L'EXEMPLE, DEMAIN, AVEC SIX DE MES CAMARADES, POUR REFUS D'OBTEMPÉRER. "Le 30 mai 1917Léonie chérie,J'ai confié cette dernière lettre à des mains amies en espérant qu'elle t'arrive un jour afin que tu saches la vérité et parce que je veux aujourd'hui témoigner de l'horreur de cette nous sommes arrivés ici, la plaine était magnifique. Aujourd'hui, les rives de l'Aisne ressemblent au pays de la mort. La terre est bouleversée, brûlée. Le paysage n'est plus que champ de ruines. Nous sommes dans les tranchées de première ligne. En plus des balles, des bombes, des barbelés, c'est la guerre des mines avec la perspective de sauter à tout moment. Nous sommes sales, nos frusques sont en lambeaux. Nous pataugeons dans la boue, une boue de glaise, épaisse, collante dont il est impossible de se débarrasser. Les tranchées s'écroulent sous les obus et mettent à jour des corps, des ossements et des crânes, l'odeur est manque l'eau, les latrines, la soupe. Nous sommes mal ravitaillés, la galetouse est bien vide ! Un seul repas de nuit et qui arrive froid à cause de la longueur des boyaux à parcourir. Nous n'avons même plus de sèches pour nous réconforter parfois encore un peu de jus et une rasade de casse-pattes pour nous partons au combat l'épingle à chapeau au fusil. Il est difficile de se mouvoir, coiffés d'un casque en tôle d'acier lourd et incommode mais qui protège des ricochets et encombrés de tout l'attirail contre les gaz asphyxiants. Nous avons participé à des offensives à outrance qui ont toutes échoué sur des montagnes de cadavres. Ces incessants combats nous ont laissé exténués et désespérés. Les malheureux estropiés que le monde va regarder d'un air dédaigneux à leur retour, auront-ils seulement droit à la petite croix de guerre pour les dédommager d'un bras, d'une jambe en moins ? Cette guerre nous apparaît à tous comme une infâme et inutile 16 avril, le général Nivelle a lancé une nouvelle attaque au Chemin des Dames. Ce fut un échec, un désastre ! Partout des morts ! Lorsque j'avançais les sentiments n'existaient plus, la peur, l'amour, plus rien n'avait de sens. Il importait juste d'aller de l'avant, de courir, de tirer et partout les soldats tombaient en hurlant de douleur. Les pentes d'accès boisées, étaient rudes .Perdu dans le brouillard, le fusil à l'épaule j'errais, la sueur dégoulinant dans mon dos. Le champ de bataille me donnait la nausée. Un vrai charnier s'étendait à mes pieds. J'ai descendu la butte en enjambant les corps désarticulés, une haine terrible s'emparant de assaut a semé le trouble chez tous les poilus et forcé notre désillusion. Depuis, on ne supporte plus les sacrifices inutiles, les mensonges de l'état major. Tous les combattants désespèrent de l'existence, beaucoup ont déserté et personne ne veut plus marcher. Des tracts circulent pour nous inciter à déposer les armes. La semaine dernière, le régiment entier n'a pas voulu sortir une nouvelle fois de la tranchée, nous avons refusé de continuer à attaquer mais pas de nos officiers ont été chargés de nous juger. J'ai été condamné à passer en conseil de guerre exceptionnel, sans aucun recours possible. La sentence est tombée je vais être fusillé pour l'exemple, demain, avec six de mes camarades, pour refus d'obtempérer. En nous exécutant, nos supérieurs ont pour objectif d'aider les combattants à retrouver le goût de l'obéissance, je ne crois pas qu'ils y Léonie chérie que je ne suis pas coupable mais victime d'une justice expéditive ? Je vais finir dans la fosse commune des morts honteux, oubliés de l'histoire. Je ne mourrai pas au front mais les yeux bandés, à l'aube, agenouillé devant le peloton d'exécution. Je regrette tant ma Léonie la douleur et la honte que ma triste fin va t' si difficile de savoir que je ne te reverrai plus et que ma fille grandira sans moi. Concevoir cette enfant avant mon départ au combat était une si douce et si jolie folie mais aujourd'hui, vous laisser seules toutes les deux me brise le cœur. Je vous demande pardon mes anges de vous mon amour de taire à ma petite Jeanne les circonstances exactes de ma disparition. Dis-lui que son père est tombé en héros sur le champ de bataille, parle-lui de la bravoure et la vaillance des soldats et si un jour, la mémoire des poilus fusillés pour l'exemple est réhabilitée, mais je n'y crois guère, alors seulement, et si tu le juges nécessaire, montre-lui cette doutez jamais toutes les deux de mon honneur et de mon courage car la France nous a trahi et la France va nous aussi ma douce Léonie, lorsque le temps aura lissé ta douleur, de ne pas renoncer à être heureuse, de continuer à sourire à la vie, ma mort sera ainsi moins cruelle. Je vous souhaite à toutes les deux, mes petites femmes, tout le bonheur que vous méritez et que je ne pourrai pas vous donner. Je vous embrasse, le cœur au bord des larmes. Vos merveilleux visages, gravés dans ma mémoire, seront mon dernier réconfort avant la ton mari qui t'aime tant.
qheOn. q61nh96g30.pages.dev/725q61nh96g30.pages.dev/813q61nh96g30.pages.dev/370q61nh96g30.pages.dev/649q61nh96g30.pages.dev/34q61nh96g30.pages.dev/839q61nh96g30.pages.dev/872q61nh96g30.pages.dev/976q61nh96g30.pages.dev/427q61nh96g30.pages.dev/312q61nh96g30.pages.dev/267q61nh96g30.pages.dev/875q61nh96g30.pages.dev/330q61nh96g30.pages.dev/966q61nh96g30.pages.dev/960
lettre d un poilu à sa femme